Pour les patients ayant un cancer de prostate localisé précoce ou intermédiaire, le traitement peut se faire par chirurgie ou par diverses modalités de radiothérapie (RT).
Trois cohortes
PACE est un essai randomisé de phase 3 mené en ouvert et conçu pour tester la RT stéréotaxique (SBRT) versus par d'autres modalités thérapeutiques.
• PACE A vs chirurgie
• PACE B vs RT conventionnelle dans les cas à risque bas ou intermédiaire
(choix possible entre 78 Gy en 39 fractions ou 62 Gy en 20 fractions)
• PACE C vs RT conventionnelle dans les cas à haut risque
(60 Gy en 20 fractions, avec 6 mois de privation androgénique)
Focus sur les toxicités
A San Francisco ont été présentées des données de sécurité de la cohorte PACE-A qui a malheureusement été clôturée sur avis du comité indépendant de surveillance en raison d'un arrêt du recrutement au début de la pandémie de COVID-19. A ce moment, la majorité des 123 patients recrutés (234 prévus) avaient déjà un suivi de 2 ans.
PACE A a recruté des patients (âge médian 66 ans) T1-T2, Gleason ≤ 3 + 4 et PSA ≤ 20 ng/ml qui étaient éligibles à la chirurgie.
La randomisation a alloué 63 patients à la SBRT (36,25 Gy en 5 fractions en 1 à 2 semaines) et 60 à la chirurgie (prostatectomie laparoscopique ou assistée par robot).
L'hypothèse de base était que la toxicité urinaire serait plus importante avec la chirurgie et la toxicité intestinale avec la RT, ces 2 éléments sont donc des co-critères primaires.
Des résultats issus des données des patients
• La proportion de patients déclarant avoir utilisé au moins 1 protection absorbante urinaire à 2 ans de suivi est plus de 10 fois moindre dans le bras SBRT (4,5%) que dans le bras chirurgie (46,8%), p<0,001.
• Les patients du bras SBRT ont présenté des troubles intestinaux (évaluation par le score du sous-domaine dédié de l'Expanded Prostate Cancer Index Composite) significativement plus importants (score 88,7) que les patients du bras chirurgie (score 97,3), p<0,001. Il faut cependant souligner d'une part que les taux de patients rapportant de tels troubles étaient faibles dans les 2 bras et que le score indiquant une toxicité intestinale sérieuse correspond à une chute aux alentours de 50.
• La fonction sexuelle évaluée par le score du sous-domaine dédié de l'Expanded Prostate Cancer Index Composite (également de 0 à 100) était environ 2 fois meilleure chez les patients du bras SBRT (score 57,5) que chez les patients du bras chirurgie (score 29,3).
Et donc ?
Nicolas J van As admet qu'il s'agit d'une petite étude, mais souligne que ces données dérivent d'informations rapportées par les patients eux-mêmes et correspondent donc à leur vécu. Elles devraient donc être partagées lors du processus de prise de décision partagée.
On ne peut qu'être d'accord.
D'après la communication de Nicholas J van As. ASCO GU 16-18 février (Abstract 298).
Trois cohortes PACE est un essai randomisé de phase 3 mené en ouvert et conçu pour tester la RT stéréotaxique (SBRT) versus par d'autres modalités thérapeutiques. • PACE A vs chirurgie• PACE B vs RT conventionnelle dans les cas à risque bas ou intermédiaire(choix possible entre 78 Gy en 39 fractions ou 62 Gy en 20 fractions)• PACE C vs RT conventionnelle dans les cas à haut risque (60 Gy en 20 fractions, avec 6 mois de privation androgénique)Focus sur les toxicitésA San Francisco ont été présentées des données de sécurité de la cohorte PACE-A qui a malheureusement été clôturée sur avis du comité indépendant de surveillance en raison d'un arrêt du recrutement au début de la pandémie de COVID-19. A ce moment, la majorité des 123 patients recrutés (234 prévus) avaient déjà un suivi de 2 ans. PACE A a recruté des patients (âge médian 66 ans) T1-T2, Gleason ≤ 3 + 4 et PSA ≤ 20 ng/ml qui étaient éligibles à la chirurgie. La randomisation a alloué 63 patients à la SBRT (36,25 Gy en 5 fractions en 1 à 2 semaines) et 60 à la chirurgie (prostatectomie laparoscopique ou assistée par robot).L'hypothèse de base était que la toxicité urinaire serait plus importante avec la chirurgie et la toxicité intestinale avec la RT, ces 2 éléments sont donc des co-critères primaires.Des résultats issus des données des patients • La proportion de patients déclarant avoir utilisé au moins 1 protection absorbante urinaire à 2 ans de suivi est plus de 10 fois moindre dans le bras SBRT (4,5%) que dans le bras chirurgie (46,8%), p<0,001. • Les patients du bras SBRT ont présenté des troubles intestinaux (évaluation par le score du sous-domaine dédié de l'Expanded Prostate Cancer Index Composite) significativement plus importants (score 88,7) que les patients du bras chirurgie (score 97,3), p<0,001. Il faut cependant souligner d'une part que les taux de patients rapportant de tels troubles étaient faibles dans les 2 bras et que le score indiquant une toxicité intestinale sérieuse correspond à une chute aux alentours de 50. • La fonction sexuelle évaluée par le score du sous-domaine dédié de l'Expanded Prostate Cancer Index Composite (également de 0 à 100) était environ 2 fois meilleure chez les patients du bras SBRT (score 57,5) que chez les patients du bras chirurgie (score 29,3). Et donc ?Nicolas J van As admet qu'il s'agit d'une petite étude, mais souligne que ces données dérivent d'informations rapportées par les patients eux-mêmes et correspondent donc à leur vécu. Elles devraient donc être partagées lors du processus de prise de décision partagée.On ne peut qu'être d'accord.D'après la communication de Nicholas J van As. ASCO GU 16-18 février (Abstract 298).