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Aux avant-postes, on trouve l'équipe du Pr Fuks, spécialiste de l'épigénétique du cancer et directeur de l'ULB-Cancer Research Center. Après avoir décrypté l'ARN, un vrai deuxième livre personnel génomique qui est la transcription du premier, l'ADN, les chercheurs bruxellois, en collaboration avec le groupe du Pr. Sotiriou de l'Institut Bordet et leurs collègues de l'Institut de Bioinformatique, sous la direction du Pr. Bontempi, ont identifié 215 lncRNAs exprimés de manière aberrante dans les tumeurs mammaires d'un millier de femmes.Les lncRNAs, ce sont les fameux "ARNs non codants", qui ne codent donc pas pour des protéines. Initialement considérés comme un produit résiduel et non fonctionnel de l'expression du génome, jadis appelés à tort "ARN poubelles", ils sont maintenant reconnus comme des acteurs primordiaux dans le développement normal et pathologique. Des études pionnières ont établi le rôle de quelques-uns. Par exemple, dans le cancer du sein, un lncRNA particulier a été décrit comme un inhibiteur de l'expression de gènes "suppresseurs de tumeur", ce qui laisse le champ libre à la maladie pour se développer. Les scientifiques de l'ULB ont également découvert que les lncRNAs peuvent servir de marqueurs pronostics de l'évolution du cancer et qu'ils apportent des informations additionnelles et complémentaires aux marqueurs déjà connus. Enfin, ils ont mis en évidence leur implication dans différentes voies de signalisation moléculaire dérégulées dans le cancer, laissant ainsi entrevoir la possibilité de mener des thérapies plus ciblées et plus efficaces.(référence : Science Advances, 2 septembre 2016, DOI : 10.1126/sciadv.1600220)