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L'association entre le docetaxel et le bevacizumab, pendant un maximum de 9 cycles jusqu'à progression de la maladie, a longtemps été considérée comme un traitement valable en première ligne dans le cancer du sein métastasé HER2- sur base des résultats d'une étude de phase III qui avait montré une amélioration significative des taux de réponse et de la survie sans progression grâce à l'addition de l'inhibiteur VEGFR au traitement par taxane. L'approbation de cette association a ensuite été retirée en 2011 pour des soucis de sécurité. Ce qui a amené les investigateurs à mettre sur pied IMELDA qui était une étude de type ouvert dont l'objectif était de vérifier si l'option de remplacer le taxane par une autre chimiothérapie avec un mécanisme d'action différent, la capecitabine, tout en poursuivant le bevacizumab permettait d'améliorer les résultats en termes de PFS. L'étude IMELDA a donc voulu vérifier si, après un traitement d'induction par bevacizumab/docetaxel, l'addition de la capecitabine au traitement de maintenance à base de bevacizumab permettait d'améliorer la PFSConception de l'étude IMELDA L'étude IMELDA a inclus des patients présentant une forme métastasée de cancer du sein HER2- qui n'avaient pas présenté de progression après 3 à 6 cycles de traitement par l'association docetaxel/bevacizumab. Ces patientes n'avaient pas reçu de chimiothérapie préalable et étaient en état général relativement bon (score ECOG<2). Ces patientes ont alors été randomisées vers un traitement à base de bevacizumab seul ou associé à la capecitabine, jusqu'à progression de la maladie. Les patientes étaient, par ailleurs, stratifiées en fonction du statut des récepteurs pour les oestrogènes, la présence de métastases viscérales, la réponse au traitement et les taux circulants de LDH. Le principal critère d'évaluation de l'étude IMELDA était la survie sans progression à partir de la randomisation jusqu'à progression de la maladie ou décès de la patiente. Comme critères secondaires, retenons les taux de réponse et de bénéfice clinique, la durée avant la progression, la survie globale depuis la randomisation, ainsi que les données de qualité de vie et de sécurité du traitement.Quelques différences dans les populations étudiées Le nombre de patientes finalement randomisées était de 187, avec un âge moyen de 54 ans dans le groupe bevacizumab et 49 ans dans le groupe bevacizumab/capecitabine. 22% des patientes du groupe bevacizumab et 27% dans le groupe bevacizumab/capecitabine présentaient un cancer du sein métastasé triplement négatif. Les taux de patientes présentant des métastases viscérales était comparable dans les deux groupes avec cependant davantage de patientes présentant des métastases dans au moins trois organes dans le groupe bevacizumab.Principal critère d'évaluation rencontré Les résultats montrent que l'addition de capecitabine au bevacizumab donne lieu à une amélioration statistiquement significative de la survie sans progression dont les médianes étaient de 11.9 mois dans le groupe bevacizumab/capecitabine contre 4.3 mois dans l'autre groupe, soit une diminution statistiquement significative de 62% du risque de progression avec le double traitement par rapport au bevacizumab seul (HR=0.38; p <0.001). ? Figure 1 Survie sans progression depuis la randomisationAmélioration de la survie globale La survie globale depuis la randomisation était également significativement améliorée dans ce groupe (39 mois contre 23.3 mois), une réduction significative de 58% du risque de décès (HR=0.42 ; p0.001). Figure 2 Survie globale depuis la randomisationAugmentation attendue des effets secondaires L'augmentation attendue des effets secondaires avec le double traitement a généralement pu être prise en charge de manière satisfaisante. On notera une augmentation du syndrome main/pied dans le groupe recevant la capecitabine (observé chez 33% des patientes et donnant lieu à une interruption de traitement dans 10% des cas). Une hypertension sévère est observée chez 9% des patientes du groupe bevacizumab/capecitabine, contre 3% dans l'autre groupe, ainsi que des cas de thromboembolie.