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Dans cette étude internationale de phase 3, randomisée, en ouvert, menée dans 103 centres, 660 femmes atteintes d'un cancer de l'endomètre à haut risque (de type endométrioïde de grade 3, avec envahissement profond du myomètre et/ou envahissement lymphovasculaire) ont été randomisées (1:1) pour recevoir soit une radiothérapie seule (48,6 Gy en fractions de 1,8 Gy administrées cinq jours par semaine) (330 patientes), soit une radiothérapie associée à une chimiothérapie (consistant en deux cycles de cisplatine 50 mg/m2 administrés durant la radiothérapie, suivie de quatre cycles de carboplatine AUC5 et paclitaxel 175 mg/m2) (330 patientes).La durée du suivi médian était de 60,2 mois (IQR 48,1-73,1). La survie globale à cinq ans était de 81,8 % (IC à 95 % 77,5-86,2) avec la chimioradiothérapie contre 76,7 % (72,1‑81,6) avec la radiothérapie (hazard ratio ajusté [HR] 0,76, IC à 95% 0,54-1,06 ; p = 0,11). La survie à cinq ans sans récidive était de 75,5 % (IC à 95 % 70,3-79,9) contre 68,6 % (63,1-73,4 ; HR 0,71, IC à 95% 0,53-0,95 ; p = 0,022). L'analyse de sous-groupes a montré que les différences étaient toutefois plus importantes chez les femmes présentant un cancer de l'endomètre de stade III que chez celles au stade I ou II. La survie globale à cinq ans pour le stade III était de 78,7 % (IC à 95 % 72,2-85,7) dans le groupe chimioradiothérapie contre 69,8 % (62,4-78,1) dans le groupe radiothérapie (HR 0,71, IC à 95% 0,45-1,11 ; p = 0,13 ; p ajusté = 0,074). La survie sans récidive à cinq ans pour le stade III était de 69,3 % (IC à 95 % 61,1-76,2) dans le groupe chimioradiothérapie contre 58,0 % (49,3-65,7) dans le groupe radiothérapie (HR 0,66, IC à 95% 0,45-0,97 ; p = 0,031 ; p ajusté = 0,014). La survie sans récidive à cinq ans pour les stades I et II était de 80,8 % (74,1-86,0) dans le groupe chimioradiothérapie contre 76,6 % (69,5-82,2) dans le groupe radiothérapie (0,85, 0,54‑1,33 ; p = 0,47).Les effets indésirables graves de grade 3 ou plus se sont produits au cours de la période de traitement chez 198 (60 %) des 330 patientes traitées par chimioradiothérapie contre 41 (12 %) des 330 patientes uniquement traitées par radiothérapie (p < 0,0001). La persistance des neuropathies (de grade 2 ou plus sévères) était significativement plus fréquente après une chimioradiothérapie qu'après une radiothérapie (20 [8 %] des femmes contre 1 [1 %] après trois ans ; p < 0,0001).Bien que l'administration d'une chimiothérapie adjuvante pendant et après la radiothérapie pour cancer de l'endomètre de haut risque n'améliore pas la survie à cinq ans, on observe malgré tout un allongement de la survie sans récidive à cinq ans. Cet allongement s'accompagnant toutefois d'effets indésirables plus graves, il convient d'en informer préalablement la patiente.De Boer S.M., Powell M. E., Mileshkin L. et al.: Adjuvant chemoradiotherapy versus radiotherapy alone for women with high-risk endometrial cancer (PORTEC-3): final results of an international, open-label, multicentre, randomised, phase 3 trial. Lancet Oncol 2018; 19: 295-309. Publié en ligne : 12 février 2018. http://dx.doi.org/10.1016/S1470-2045(18)30079-2