Très attendus, les résultats de l'étude 'CALGB/SWOG 80405', présentés en session plénière par Alan Venook apportent d'importants arguments supplémentaire à la discussion. Chez les patients KRAS WT, tant l'association bevacizumab/chimiothérapie que cetuximab/chimiothérapie permet d'obtenir une survie globale comparable d'environ 29 mois. Une saga à suivre...
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Vaut-il mieux, en première ligne, associer le bevacizumab ou le cetuximab à une chimiothérapie de type FOLFIRI ou FOLFOX chez des patients présentant un cancer colorectal métastasé sans mutation de KRAS? La question a fait l'enjeu de discussions multiples après la présentation de l'étude européenne FIRE-3. Elle trouve ici un prolongement dans l'étude américaine 'CALGB/SWOG 80405', avec des résultats très intéressants qui ne closent cependant pas ce passionnant débat.Protocole de l'étude modifié Initialement, l'étude 'CALGB/SWOG 80405' incluait des patients présentant une forme métastatique de cancer colorectal indépendamment de l'état de mutation de KRAS. Ces patients recevaient une chimiothérapie de type FOLFIRI (Irinotecan/5-FU/leucovorin) ou mFOLFOX6 (oxaliplatin/5-FU/leucovorin) et étaient randomisés vers un traitement par cetuximab, par bevacizumab ou une combinaison de ces deux traitements ciblés. Après la mise en évidence de l'importance du statut mutationnel de KRAS, le protocole de l'étude a été amendé pour inclure uniquement les patients ne présentant pas de mutation KRAS au niveau des codons 12 et 13 (KRAS WT ou wild type), le bras comportant la combinaison cetuximab/bevacizumab et chimiothérapie était, par ailleurs, abandonné.Le design final Au final, ce sont près de 1140 patients (333 issus de l'étude initiale et 804 inclus après la modification du protocole de l'étude) qui ont été randomisés, soit vers un traitement à base de chimiothérapie associée au bevacizumab, soit vers une chimiothérapie avec du cetuximab. Le choix du protocole de chimiothérapie était lassé à la discrétion du médecin (26.6%ont reçu la combinaison FOLFIRI et 73.4% FOLFOX). Les résultats présentés ici portent sur une durée de suivi de 24 mois.Aucune difference en survie globale ou sans progression En ce qui concerne la survie globale, celle-ci était de 29 mois dans le groupe chimio/bevacizumab, contre 29,9 mois, dans le groupe chimio/cetuximab (p=0,34) Pour ce qui est de la survie sans progression, les résultats sont également comparables avec 10,8 mois dans le groupe avec bevacizumab et 10,4 mois dans le groupe de patients recevant le cetuximab en plus de la chimiothérapie (p=0,55)Importants caveats Si ces résultats apportent une précision supplémentaire dans la saga des comparaisons entre les deux molécules ciblées, ils posent surtout la question d'analyses plus fines ultérieures, non seulement sur la question de savoir quel protocole de chimiothérapie choisir, mais surtout pour ce qui est de l'éventuel impact sur ces données d'une analyse plus fine du statut mutationnel de l'ensemble des éléments du système RAS. Les premiers résultats concernant ces importantes analyses complémentaires devraient être présentés au congrès de l'ESMO. Rendez-vous, donc fin septembre, à Madrid.