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"Depuis son introduction fin des années 1960, la lévodopa reste le principal traitement médicamenteux de la maladie de Parkinson. Après la découverte de la stimulation cérébrale profonde (SCP) dans les années 1980-90, la prise en charge des complications du traitement a considérablement changé. Et pour ce qui est de la recherche d'un traitement définitif, bon nombre de pistes différentes ont été suivies ", explique le Pr Patrick Santens (neurologie, UZ Gent).Fin des années 80, des expériences de transplantation cellulaire ont été lancées, avec l'espoir de pouvoir transplanter des cellules issues des glandes médullosurrénales, ou des cellules foetales de tissu mésencéphalique, mais les résultats obtenus étaient variables. " Les complications étaient assez nombreuses, allant souvent jusqu'aux dyskinésies réfractaires ; la mise en oeuvre exigeait d'autant plus de prudence. Voilà seulement quelques années - vu l'augmentation du nombre de techniques de manipulation des cellules - qu'elles sont étudiées de plus près. Maintenant qu'il est possible de créer des neurones produisant de la dopamine à partir d'autres types de cellules, l'idée de la transplantation cellulaire refait surface. Mais jusqu'à présent, cette option est encore loin d'être envisageable dans la pratique. "Un deuxième traitement plus fondamental également à l'étude est la thérapie génique. Ici, des virus génétiquement modifiés sont utilisés pour insérer dans les cellules du cerveau des patients des morceaux d'ADN, dans le but d'effectuer toutes sortes de fonctions qui protègent les cellules, ou de produire de la dopamine. Ces manipulations semblent pouvoir être effectuées dans des conditions relativement sûres. Elles sont actuellement réalisées sur de petits groupes de patients, avec des résultats variables.Les espoirs les plus récents reposent sur de nouvelles perspectives qui s'intéressent aux origines de la maladie. En effet, il est de plus en plus évident que la maladie de Parkinson ne commence pas dans le cerveau, mais dans l'intestin. " De l'alphasynucléine a été trouvée dans des biopsies du côlon ; cette protéine se retrouve dans les cellules chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson et est aussi le constituant principal des corps de Lewy. L'hypothèse est que cette protéine se forme peut-être dans l'intestin, puis migre à travers le nerf pneumogastrique jusqu'à la tige pituitaire où elle contamine progressivement les cellules ; les symptômes moteurs apparaitraient lorsqu'elle atteint la substance noire. "Des recherches sont donc menées sur des biomarqueurs afin de diagnostiquer les patients à un stade très précoce, même présymptomatique, et sur des moyens pour stopper ou ralentir la migration de l'alphasynucléine. Cela pourrait constituer une solution pour ralentir la maladie de Parkinson, voire l'arrêter complètement." Les recherches menées à Gand vont porter sur le rôle de l'inflammation, mais aussi sur les effets de l'inflammation subclinique sur la perméabilité et le métabolisme intestinaux ; nous allons étudier dans quelle mesure cela affecte les processus cérébraux. "Michelle Cooreman