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La Food and Drug Administration (FDA) vient d'élargir son utilisation au grand public, pour les patients à haut risque immédiat de choc hémorragique sévère, lorsque l'accès aux soins à un établissement d'urgence ne peut être atteint en quelques minutes et en particulier pour arrêter les saignements dans des zones du corps où un garrot, technique particulièrement risquée, ne peut pas être placé, comme l'aine ou l'aisselle. Le principe est relativement simple. Cette seringue à piston de 3 centimètres de diamètre est remplie de 92 petites éponges très absorbantes. Une fois plongée dans la plaie béante, au plus proche de l'artère, XStat permet d'acheminer au coeur des blessures ces éponges qui vont gonfler au contact du sang et remplir la cavité de la plaie, bloquant ainsi en quelques secondes, mais de manière temporaire, l'écoulement sanguin. Le blessé grave peut alors recevoir les premiers soins, le temps pour lui d'être transféré vers un centre chirurgical plus adapté. Le nombre d'éponges nécessaires varie en fonction de la taille et de la profondeur de la blessure. L'ensemble des mini-éponges contenues dans une seringue peut absorber environ 50 centilitres de sang. Au maximum, trois lots d'éponges peuvent être insérés chez un même patient, ce qui permet au total l'absorption d'un litre et demi de sang. Le secret de l'efficacité de cette technologie ? La composition des éponges à base de cellulose et d'un revêtement de chitosane. Ce composant synthétique, antibactérien et hémostatique permet d'assurer non seulement la dilatation rapide mais aussi d'éviter que les éponges ne se retirent de la plaie. Aussi remarquable soit-il, ce dispositif innovant présente néanmoins quelques limites. Les éponges, qui peuvent rester en place pendant quatre heures sans danger, ne sont pas résorbables et doivent être retirées au moment des soins. Pour ce faire, une croix bleue opaque aux rayons X a été apposée sur chacune d'entre elles afin d'éviter les oublis accidentels dans le corps du patient. De plus, la technique ne peut être utilisée que sur certaines parties du corps. Elle n'est pas indiquée pour les blessures sur certaines zones de la poitrine, de l'abdomen, du bassin ou au-dessus de la clavicule. Ceci dit, dans tous les autres cas, cette seringue est précieuse. Stabiliser l'hémorragie, c'est en effet l'urgence de base et cela peut sauver la vie. Selon Institut de recherche chirurgicale de l'armée américaine, 30 à 40% des décès de civils par lésion traumatique sont le résultat d'une hémorragie et, parmi ces décès, 33 à 56% se produisent avant que le patient puisse atteindre l'hôpital. Dans un pays régulièrement confronté à des tueries de masse, on peut comprendre qu'un tel dispositif soit le bienvenu.