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Baptisé XPL, ce traitement est le fruit de la persévérance de spécialistes de Harvard et du non moins prestigieux MIT (Massachusetts Institute of Technology). Cela fait plus de dix ans qu'ils planchent dessus. Les scientifiques ont d'abord créé un catalogue d'une centaine de polymères, avant de tester de multiples combinaisons et de trouver celle recréant le mieux l'apparence, la force et l'élasticité d'une peau en bonne santé. Ses propriétés optiques étant aussi importantes que celles mécaniques, il devait être à la fois transparent et résistant. La difficulté de la recherche était de trouver le meilleur candidat pour ces deux contraintes. Au final, la méthode développée par l'équipe multidisciplinaire utilise deux composants. Le premier est une crème, qui s'étale sur l'épiderme, basée sur un polymère de silicium appelé siloxane (une chaîne d'atomes de silicium et d'oxygène). Ensuite, un second gel servant de catalyseur, c'est-à-dire déclenchant une réaction de durcissement, doit être appliqué. Ce deuxième gel en platine provoque des liaisons croisées qui permettent d'obtenir une matière élastique avec une certaine résistance mécanique. En mélangeant ces deux crèmes, les chercheurs ont ainsi créé un film adhésif protecteur, extrêmement fin (40 millièmes de millimètre d'épaisseur) et invisible, qui, instantanément, redonne à la peau sa fermeté et son élasticité, et permet de l'hydrater en empêchant l'évaporation de son eau, le tout en la laissant parfaitement respirer. L'effet est particulièrement visible sous les yeux. Ce nouveau matériau agit davantage comme une peau que comme une couche de pommade. Il peut rester en place pendant au moins 24 heures ou jusqu'à ce que ses utilisateurs frottent délibérément pour le décoller. Il résiste à la chaleur, à l'eau et même à un lavage avec du savon, et, jusqu'à présent aucun effet secondaire n'a été recensé. Personne n'aurait constaté la moindre irritation ou réaction allergique. D'après ses inventeurs, cette " seconde peau " pourrait avoir de multiples applications. Sur le plan cosmétique d'abord, puisqu'elle permet de masquer temporairement cernes et rides. Mais aussi et surtout au niveau médical, puisqu'elle pourrait aussi aider à traiter des problèmes dermatologiques comme le psoriasis ou l'eczéma, favoriser la cicatrisation des plaies, servir de crème solaire ou encore être utilisée pour délivrer plus efficacement des médicaments, via l'épiderme. La mise sur le marché n'est toutefois pas encore d'actualité car dans un premier temps, les concepteurs souhaitent se concentrer avant tout sur l'aspect thérapeutique. A cet égard, ils espèrent recueillir des données cliniques dans le courant de l'année prochaine.