...

Veritas Genetics vient en effet de lancer " My Genome ", une application pour smartphone qui, pour la modique somme de 999 dollars, va offrir au grand public la possibilité d'un séquençage complet du génome. Pour analyser toutes les données, elle va utiliser un algorithme développé via le " Personal Genome Project " mené depuis plus de dix ans par l'Université d'Harvard et dirigé par un certain George M. Church qui est aussi un des cofondateurs de Veritas Genetics. La collecte de salive et de sang des premiers échantillons provenant de clients débutera en avril et les premiers résultats devraient être disponibles en juin. L'intérêt médical ? La lecture de l'ensemble des informations contenues dans l'ADN d'une personne permet d'en savoir plus, notamment, sur les prédispositions à certaines affections. Il peut s'agir des risques d'être atteint de la maladie d'Alzheimer, de certains cancers ou encore de la maladie de Huntington et de la mucoviscidose. La décision très médiatique de l'actrice Angelina Jolie de recourir à une double mastectomie découlait d'un test ADN montrant la présence de gènes associés à un risque très élevé de développer un cancer du sein. Ce test du génome devrait essentiellement remplacer tous les autres types de tests génétiques, actuellement effectués de manière séparée, puisqu'il prévoit effectivement toutes les réponses à la fois. Toutefois, pour avoir accès à MyGenome, il faudra être muni d'une prescription médicale. Veritas Genetics essaie ainsi fort probablement d'échapper aux foudres de la Food and Drug Administration, l'autorité sanitaire américaine qui, en 2013, avait interdit à la start-up 23andMe de vendre ses tests génétiques pendant deux ans. Si les données livrées rapidement et vulgarisées seront privées, les utilisateurs auront le choix de les partager, via l'application, avec des chercheurs menant des travaux scientifiques, mais aussi leurs proches ou encore leur entraîneur sportif, qui, en fonction des informations génétiques reçues, pourra prodiguer des conseils, notamment nutritionnels. Reste que cette appli soulève des questions éthiques. Est-il par exemple raisonnable de laisser une personne seule chez elle découvrir sur son smartphone qu'elle risque d'être bientôt atteinte d'une maladie qui serait incurable ? Dans certains cas, le séquençage ne risque-t-il pas de servir uniquement à augmenter l'anxiété et le stress ? Comment Veritas va-t-elle gérer les ADN dont le sens et la signification demeurent incertains ? Qu'arrivera-t-il aux données des personnes si la société cesse un jour ses activités ? Quoiqu'il en soit, Mirza Cifric, le PDG de Veritas Genetics, prend certaines précautions. Il assure que les résultats de son séquençage ne constituent pas un diagnostic définitif, qu'il s'agit de l'évaluation d'un risque qui nécessite un suivi médical en cas de doute. Raison pour laquelle, il veut que le corps médical soit partie prenante...