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Une équipe internationale a en effet découvert que la lèpre est en réalité toujours présente sur le Vieux Continent, au sein d'une population pour le moins inattendue : les écureuils roux du Royaume-Uni. De quoi entraver l'éradication complète de l'infection.Après avoir réalisé des tests génétiques et sanguins sur des cadavres de 114 écureuils en Angleterre, en Écosse et en Irlande, dont certains porteurs de lésions caractéristiques de la lèpre, les microbiologistes ont identifié la bactérie Mycobacterium leprae chez la totalité des 25 petits rongeurs venus de l'île de Brownsea, au large du sud de l'Angleterre. La souche est très similaire à celle présente sur un squelette d'un lépreux enterré à Winchester (à 70 km de Brownsea)... il y a 730 ans !Les auteurs ont aussi trouvé Mycobacterium lepromatosis chez 9 écureuils. Découverte récemment, en 2008, cette autre souche est similaire à celle repérée dans des cas humains de lèpre au Mexique et dans les Caraïbes.Ces résultats indiquent que les écureuils auraient servi pendant des siècles de réservoir de bactéries à la maladie. Ils posent aussi la question de savoir si d'autres animaux sont dans le cas. Quelle que soit la réponse, les scientifiques jugent faibles les risques d'infection pour les humains.(référence : Science, 11 novembre 2016, DOI : 10.1126/science.aah3783)