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Des chercheurs de l'Université du Michigan ont fait sentir douze parfums communs à 2 289 personnes âgées de 71 à 82 ans en 1999 ou 2000. Depuis lors, chaque décès a été enregistré et les causes de la mort analysées. Deux communautés américaines ont été sélectionnées : 37,7% d'afro-américains et 51,9% de femmes.Durant le test, les participants ont été invités à identifier chaque odeur parmi quatre options, chaque réponse correcte valant un point, et ils ont ensuite été classés comme ayant un sens de l'odorat bon, modéré ou faible.Au cours des 13 années de suivi, 1 211 participants sont décédés. Les résultats montrent surtout que, comparativement aux patients dotés d'un bon odorat, ceux qui ont un piètre odorat ont une probabilité de mourir de 46% supérieure à la 10e année, ce chiffre baissant à 30% à la 13e année. Cependant l'association est surtout évidente chez les personnes ayant déclaré une excellente santé au départ, le risque de décès étant alors plus élevé de 62% dans les dix ans vs seulement 6% dans les dix ans chez les personnes ayant déclaré une santé passable à mauvaise.Les auteurs ont également établi que les maladies neurodégénératives et la perte de poids, déjà associées par des études antérieures avec un affaiblissement de l'odorat, n'expliquent que respectivement 22% et 6% de la mortalité plus élevée à 10 ans associée à un mauvais odorat.Le Pr Chen et ses collègues ont en outre constaté pour la première fois un possible lien avec les décès causés par une maladie cardiovasculaire.(référence : Annals of Internal Medicine, 30 avril 2019, DOI: 10.7326/M18-0775)