...

Synapse ? Vous avez dit 'Synapse' ? Tel est le nom de l'association de services qui vient de voir le jour en Wallonie. 'Synapse' fait référence à la structure anatomique de communication et de réseau entre les neurones et 'syn' rappelle qu'il s'agit d'un Service interhospitalier de neurochirurgie." Le projet date d'il y a environ deux ans ", explique le Dr Maxime Delavallée, médecin chef de service à Jolimont et coordinateur médical de Synapse. " Il a été initié par les médecins des différents sites (Jolimont, CHR Mons-Hainaut et CNGD Gosselies), rapidement suivis par les directions médicales et générales des hôpitaux. L'idée est la mise en commun de l'expertise des différents services et l'optimisation des ressources humaines et matérielles. "" À l'heure actuelle ", poursuit-il, " il faut travailler en équipe et non plus chacun dans son coin, il faut pouvoir regrouper l'expérience de chaque chirurgien, ce qui profite aussi à la formation des assistants. Ce rassemblement est également beaucoup plus efficient en matière d'investissements. Enfin, cela permet de proposer une certaine homogénéité dans la prise en charge neurochirurgicale, selon des guidelines établies dans la littérature internationale, et donc d'améliorer la qualité. "Une fois l'idée lancée, reste à la mettre en pratique... Ce qui prend bien sûr un certain temps, celui d'apprendre à travailler ensemble, à changer les habitudes du personnel et des institutions. " Comme souvent, la mise en commun a débuté par les gardes et les urgences, précise le neurochirurgien. Ensuite, le projet s'est progressivement développé par la présence des médecins en consultation sur les différents sites, pour tout doucement 'mélanger' les équipes et développer le véritable projet médical commun et beaucoup plus large sur la prise en charge et l'investissement. "En pratique, les trois institutions représentent sept sites hospitaliers : CHR Mons (Mons, Warquignies), le groupe Jolimont (Jolimont, Lobbes, Nivelles, Tubize) et la CNDG Gosselies. Dans ce genre de mise en commun, chaque hôpital a toujours une petite crainte de voir son activité disparaître." En fait ", rassure le Dr Delavallée, " on démultiplie les consultations qui se font sur les sept sites, dans une idée d'accessibilité pour les patients, et l'activité neurochirurgicale est regroupée sur les trois plateaux. Les neurochirurgiens entendent les développer au maximum, en maintenant la spécificité de chacun. "Ainsi, la chirurgie du crâne et des tumeurs de difficulté modérée pourra être faite dans les trois entités. En revanche, les tumeurs cérébrales plus complexes seront prises en charge à Jolimont qui dispose d'un système de neuronavigation plus développé et d'un service de radiothérapie et de radiochirurgie. Quant à Gosselies, elle sera plutôt spécialisée en neurochirurgie fonctionnelle (douleur chronique, spasticité) et Mons en chirurgie mini-invasive du rachis (cette activité devrait être développée partout)." Chacun garde donc son activité générale, mais il y a surtout une disponibilité pour les cas plus compliqués pour lesquels on peut avoir accès aux systèmes d'imagerie et à l'avis des collègues des différents hôpitaux. L'objectif est d'habituer les patients au fait qu'on ne va pas nécessairement tout faire dans un même hôpital, que nous travaillons en équipe et que différents pôles vont se développer. "Ce type d'association présente aussi des avantages pour le financement du matériel, parce que le travail en équipe permet de développer certains pôles d'activité grâce à des investissements ciblés sur tel ou tel site : " Actuellement, la neuronavigation doit être présente dans les trois blocs opératoires, mais son niveau de performance peut être adapté à la spécificité de chaque site ", précise-t-il. " Par exemple, avoir un niveau de navigation crânienne plus développé à Jolimont et une neuronavigation qui va plus prendre en charge un type d'imagerie intra-opératoire pour le rachis à Mons et à Gosselies. Ensuite, si on renouvelle notre parc de navigation, nous pourrons avoir des prix plus favorables. "Synapse n'a pas été créée pour répondre aux exigences des autorités, commente encore le chirurgien : " En fait, le projet a démarré bien avant que l'on ne parle de réseaux et de bassins de soins. Si cela arrive un jour, notre expérience et notre organisation seront des lignes de force. Le fait d'avoir un certain nombre de patients pour justifier une activité est un des éléments qui est rentré dans la réflexion, mais ce n'était pas le principal. "Maxime Delavallée se dit confiant dans l'avenir de cette nouvelle association : " Il y a d'abord un projet d'infrastructure hospitalière, dans les huit-dix ans, avec la création de nouveaux hôpitaux à Mons, La Louvière et Nivelles. Sur le plan purement neurochirurgical, nous allons donc renforcer l'activité sur les trois blocs opératoires, tout en développant progressivement des pôles de référence. Enfin, un projet démarre en octobre : nous pourrons organiser des stages pour les jeunes neurochirurgiens. Participer à la formation des assistants est très stimulant ! "