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Les variations de concentrations hormonales peuvent entraîner une ménorragie. Pas étonnant dès lors qu'elle touche avant tout les femmes de plus de 40 ans, qui présentent généralement une légère élévation des taux d'oestrogènes. "Non seulement cette hausse stimule davantage l'endomètre, mais elle favorise également le développement de myomes. Or, les léiomyomes constituent la première cause de ménorragie", précise le Pr Johan Verhaeghe.L'adénomyose (endométriose utérine) est une autre cause possible et profite elle aussi d'un environnement riche en oestrogènes pour son développement. "C'est ce qui explique pourquoi les léiomyomes et l'adénomyose sont souvent associés. Mais chacun de ces deux problèmes peut aussi survenir isolément."Pour le reste, les stérilets au cuivre et les troubles de la coagulation peuvent aussi entraîner des règles abondantes. Les troubles de la coagulation se retrouvent principalement chez les adolescentes. Vigilance"Chez les femmes âgées de plus de 35 ans présentant des myomes, une échographie est certainement indiquée afin de mettre en lumière la présence d'éventuels léiomyomes. L'examen est également nécessaire pour détecter une adénomyose."Face à une adolescente souffrant de ménorragie primaire, il y a lieu d'envisager diverses maladies hémorragiques spécifiques, comme la maladie de Willebrand et la thrombocytopénie. "Les cas ne sont certes pas fréquents, mais la vigilance est de mise afin d'éviter tout risque d'anémie dû à un diagnostic tardif."TraitementIl existe tout un éventail de traitements, allant des options pharmacologiques aux options chirurgicales. L'acide tranexamique, un médicament non hormonal, réduit les saignements par inhibition de la destruction des caillots de fibrine. Son efficacité est démontrée lorsqu'il est pris en quantité suffisante (3 à 4 g/j). Dans la même lignée, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) constituent une autre option possible. Du côté des substances hormonales, la pilule contraceptive peut être utilisée. "En général, les minipilules sont les plus efficaces, car elles provoquent le moins de prolifération de l'endomètre."Depuis quelques années, l'ulipristal acétate est présenté comme une autre option hormonale. L'antiprogestatif est remboursé pour les myomes et l'anémie. Les saignements diminuent très rapidement et les myomes perdent en volume.Enfin, le plus efficace des médicaments est le stérilet Mirena®. La libération continue de lévonorgestrel, une hormone, inhibe en effet la prolifération de l'endomètre.ChirurgieUne ablation de l'endomètre est une petite intervention qui peut s'avérer utile chez les patientes qui ne veulent ou ne peuvent pas suivre de traitement médicamenteux et qui ne désirent plus avoir d'enfants.En présence de myomes de grande taille, on peut opter en deuxième ligne pour l'embolisation de l'artère utérine. Des particules de gel sont injectées par cathéter, de manière à bloquer l'afflux de sang jusqu'au fibrome. Cette technique est possible pour les patientes soucieuses de garder leur utérus intact."En dernier recours, il est possible de procéder à une ablation de l'utérus (hystérectomie), mais cette solution sera évitée autant que possible."