...

Des chercheurs danois ont réalisé une étude de cohorte intégrant 1 072 330 femmes, suivies pendant 18,6 ans en moyenne et ayant mené une grossesse au-delà de 20 semaines, entre 1978 et 2015. L'analyse des données montre une association forte entre la pré-éclampsie et l'insuffisance rénale chronique, la néphropathie hypertensive et la néphropathie glomérulaire avec protéinurie. Le risque de développer un problème rénal chronique est d'autant plus élevé que la pré-éclampsie est précoce : il est multiplié par quatre (3.93) quand elle se produit avant 34 semaines, triplé (2.90) quand elle survient entre la 34e et la 36e semaine et doublé (2.27) quand elle a lieu à partir de la 37e semaine.Par ailleurs, une naissance prématurée est aussi facteur de risque important pour le développement d'une maladie rénale chronique à l'âge adulte, selon une autre étude de cohorte nordique, suédoise cette fois. Au cours de celle-ci, les auteurs ont répertorié 4 186 615 naissances survenues entre 1973 et 2014 et ils ont identifié 4 305 cas (0,1%) de maladies rénales chroniques jusqu'en 2015, les membres de la cohorte ayant alors un âge maximum de 43 ans.Résultat ? Aussi bien chez les hommes que chez les femmes, les naissances prématurées (moins de 37 semaines) et les naissances extrêmement prématurées (moins de 28 semaines) ont été liées à un risque d'une maladie rénale chronique plus tard dans la vie respectivement deux fois (1.94) et trois fois (3.01) plus élevé.Ces données suggèrent que les femmes avec antécédents de pré-éclampsie doivent bénéficier d'un suivi particulier dans les premières années suivant la grossesse tandis que les personnes nées prématurément ont besoin d'un suivi à long terme pour préserver leur fonction rénale.(références : British Medical Journal, 29 avril 2019, doi : 10.1136/bmj.l1516, et 1er mai 2019, doi : 10.1136/bmj.l1346)https://www.bmj.com/content/365/bmj.l1516https://www.bmj.com/content/365/bmj.l1346