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Les auteurs de cette étude, menée par le CHU de Poitiers et réalisée dans des cliniques ophtalmologiques principalement dédiées aux erreurs de réfraction, ont estimé les prévalences de complications maculaires, de cécité et de déficience visuelle en fonction du degré de myopie et de l'âge. Un critère d'éligibilité était une myopie de l'oeil gauche de -0,5 D ou plus.Au total, les données de 198 641 individus myopes, avec un âge médian de 34 ans ont été analysées. Les prévalences de myopie légère, modérée, élevée et très élevée étaient respectivement de 65,95%, 26,14%, 6,72% et 1,19%.L'analyse révèle une prévalence des complications maculaires de 0,5% dans le groupe de myopie élevée et de 4,27% dans celui de myopie très élevée. La prévalence de la cécité ou des déficiences visuelles est observée chez 10,10% des personnes du groupe très myope. À 60 ans ou plus, la prévalence de la cécité ou de la déficience visuelle est respectivement de 9,75% et de 25,71% dans les groupes à myopie élevée et très élevée. Autrement dit, passé la soixantaine, un patient sur quatre atteint de très forte myopie est en situation de malvoyance ou de cécité.De plus, les chercheurs ont pu calculer que l'augmentation de 1 dioptrie du degré de myopie accroît le risque de complications rétiniennes de 40%, suggérant que ce risque est présent même chez les personnes modérément myopes.Selon le Pr Nicolas Leveziel, de tels résultats doivent inciter les patients myopes, surtout atteints de myopie moyenne à forte, à consulter régulièrement leur ophtalmologiste.(référence : Acta Ophthalmologica, 10 septembre 2019, doi : 10.1111/aos.14246)