Attirés par les propriétés adhésives biocompatibles du mucus d'une limace, des chercheurs des universités McGill et Harvard s'en sont inspirés pour mettre au point une version synthétique de cet adhésif naturel. Ils ont obtenu un hydrogel en polymère plastique exceptionnellement efficace.
La Dusky Arion (Arion subfuscus) est une petite limace de 50 à 70 millimètres de long, commune en Amérique du Nord et en Europe, qui sécrète un type de mucus tout à fait particulier lorsqu'elle se sent menacée. Collant et élastique, ce mucus lui permet de s'accrocher à de nombreuses surfaces, même humides ou mouillées, afin qu'aucun prédateur ne puisse la déloger.
A l'heure actuelle, des adhésifs biomédicaux sont déjà utilisés pour ressouder des tissus, recoller des organes endommagés et fermer des plaies. Appliqués sur une petite coupure, ils remplacent très bien les sutures. Cependant, ceux qui sont disponibles sur le marché sont loin d'être parfaits. En plus de se solidifier au contact de l'humidité et donc du sang, ils forment souvent des croûtes dures et cassantes et ils manquent d'étanchéité. A hautes doses, beaucoup sont même toxiques pour les cellules.
A l'inverse, la colle issue de la limace multiplie les atouts : étanche, adhésive, flexible et résistante tout en étant non nocive pour les cellules. C'est en tout cas ce qu'ont révélé les tests expérimentaux menés sur une variété de tissus de porcs secs et humides incluant la peau, le cartilage, le coeur, l'artère et le foie.
Il a fallu trois fois plus d'énergie pour dégrader la structure de l'adhésif par rapport aux autres produits médicaux actuellement disponibles sur le marché. Mieux, l'adhérence a même augmenté au fil du temps, et, face à un coeur couvert de sang et endommagé, les scientifiques ont réussi à refermer une plaie, sans qu'aucun dommage tissulaire ne soit constaté.
Les résultats ont été tout aussi convaincants sur un organisme vivant. L'expérience a en effet été reproduite chez des rats blessés de manière à simuler une situation d'urgence médicale. Là aussi, l'adhésif fonctionne bien. Il a maintenu sa stabilité pendant plusieurs semaines et son efficacité est comparable à celle des patches homéostatiques, actuellement utilisés en chirurgie pour stopper les saignements.
Les scientifiques peuvent remercier les limaces car un tel matériau à haute performance pourrait avoir de nombreuses applications dans le domaine médical. On peut imaginer un patch biodégradable découpé aux dimensions requises puis appliqué sur des surfaces tissulaires ou une solution injectable pour colmater des blessures plus profondes et guérir des plaies. Enfin, cette solution pourrait également servir à fixer des dispositifs médicaux internes aux organes d'un patient.
(référence : Science, 28 juillet 2017, doi : 10.126/science.aah6362)
La Dusky Arion (Arion subfuscus) est une petite limace de 50 à 70 millimètres de long, commune en Amérique du Nord et en Europe, qui sécrète un type de mucus tout à fait particulier lorsqu'elle se sent menacée. Collant et élastique, ce mucus lui permet de s'accrocher à de nombreuses surfaces, même humides ou mouillées, afin qu'aucun prédateur ne puisse la déloger.A l'heure actuelle, des adhésifs biomédicaux sont déjà utilisés pour ressouder des tissus, recoller des organes endommagés et fermer des plaies. Appliqués sur une petite coupure, ils remplacent très bien les sutures. Cependant, ceux qui sont disponibles sur le marché sont loin d'être parfaits. En plus de se solidifier au contact de l'humidité et donc du sang, ils forment souvent des croûtes dures et cassantes et ils manquent d'étanchéité. A hautes doses, beaucoup sont même toxiques pour les cellules.A l'inverse, la colle issue de la limace multiplie les atouts : étanche, adhésive, flexible et résistante tout en étant non nocive pour les cellules. C'est en tout cas ce qu'ont révélé les tests expérimentaux menés sur une variété de tissus de porcs secs et humides incluant la peau, le cartilage, le coeur, l'artère et le foie. Il a fallu trois fois plus d'énergie pour dégrader la structure de l'adhésif par rapport aux autres produits médicaux actuellement disponibles sur le marché. Mieux, l'adhérence a même augmenté au fil du temps, et, face à un coeur couvert de sang et endommagé, les scientifiques ont réussi à refermer une plaie, sans qu'aucun dommage tissulaire ne soit constaté.Les résultats ont été tout aussi convaincants sur un organisme vivant. L'expérience a en effet été reproduite chez des rats blessés de manière à simuler une situation d'urgence médicale. Là aussi, l'adhésif fonctionne bien. Il a maintenu sa stabilité pendant plusieurs semaines et son efficacité est comparable à celle des patches homéostatiques, actuellement utilisés en chirurgie pour stopper les saignements.Les scientifiques peuvent remercier les limaces car un tel matériau à haute performance pourrait avoir de nombreuses applications dans le domaine médical. On peut imaginer un patch biodégradable découpé aux dimensions requises puis appliqué sur des surfaces tissulaires ou une solution injectable pour colmater des blessures plus profondes et guérir des plaies. Enfin, cette solution pourrait également servir à fixer des dispositifs médicaux internes aux organes d'un patient.(référence : Science, 28 juillet 2017, doi : 10.126/science.aah6362)