...

Chaque année aux Etats-Unis, la police tue plus de 300 Noirs américains et au moins un quart d'entre eux ne sont pas armés. Les Noirs américains sont près de trois fois plus susceptibles que les blancs d'être tués par la police et presque cinq fois plus susceptibles de l'être alors qu'ils ne sont pas armés. Au-delà des conséquences immédiates pour les victimes et leurs familles, l'impact au niveau de la population générale n'avait pas été clairement établi jusqu'ici.Les chercheurs ont analysé les réponses fournies par 103 710 Noirs américains, entre 2013 et 2015, à une enquête nationale sur la santé mentale (stress, dépression et problèmes émotionnels). Ils ont croisé les réponses avec une base de données sur les homicides commis par des policiers. 38 993 des répondants (49% de l'échantillon pondéré) résidaient dans un État américain où au moins un meurtre d'un Noir américain non armé avait été commis par la police au cours des trois mois précédant leur entrevue.Résultat ? Chaque homicide d'un Noir Américain non armé a été associé par les répondants Noirs américains de l'Etat où l'événement est survenu à environ 0,14 jour supplémentaire de mauvaise santé mentale, ce qui représente jusqu'à 1,7 jour de mauvaise santé mentale par an. Les effets les plus importants se produisent dans les 30 à 60 jours après le meurtre.En se basant sur une population de 33 millions de Noirs américains adultes, les chercheurs ont estimé que les homicides commis par des policiers sur des Noirs américains non armés pourraient contribuer à 55 millions de jours de mauvaise santé mentale par an chez les Afro-américains adultes. Un fardeau presqu'aussi important que celui du diabète.The Lancet, 21 juin 2018, DOI : 10.1016/S0140-6736(18)31130-9)https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(18)31130-9/fulltext