Afin de contrôler la propagation de l'épidémie actuelle de COVID-19, de nombreux pays ont demandé aux personnes qui ont été potentiellement en contact avec l'infection de s'isoler chez elles ou dans une installation de quarantaine dédiée.

Le placement en quarantaine pouvant être une expérience éprouvante pour ceux qui en sont l'objet, les décisions sur la manière de l'appliquer doivent être basées sur les meilleures preuves disponibles et les effets potentiels être soigneusement pesés. C'est la raison pour laquelle une équipe du Royaume-Uni vient de réaliser, en urgence, une méta-analyse des travaux publiés sur l'impact psychologique de la quarantaine.

Sur 3166 articles trouvés dans trois bases de données électroniques, 24 ont été inclus dans leur revue. Réalisés dans dix pays lors de précédentes épidémies, ils portaient sur des personnes atteintes du SRAS, d'Ebola, de la grippe H1N1, du MERS et de la grippe équine.

La plupart des études examinées signalent des effets psychologiques négatifs, notamment les symptômes de stress post-traumatique, la dépression, la confusion, la colère, la peur, et l'abus de substances médicamenteuses. Les facteurs de stress comprennent une durée de quarantaine plus longue - au-delà de 10 jours, le risque est plus élevé -, la crainte d'infection, la frustration, l'ennui, le manque de fournitures de base telles que la nourriture, l'eau et les vêtements, des informations inadéquates des autorités sanitaires, des pertes financières engendrées notamment par l'absence au travail et la stigmatisation, parfois même de la part de l'entourage proche.

Les personnes souffrant de troubles psychiatriques et celles travaillant dans le secteur de la santé seraient plus vulnérables et auraient besoin d'un soutien renforcé.

Si la présence des troubles évoqués n'est pas vraiment une surprise, plus préoccupant est le fait qu'ils peuvent perdurer des mois, voire des années plus tard. D'où l'importance de mettre en place des mesures qui rendent l'expérience la moins traumatisante possible.

Les auteurs, qui ne remettent pas en cause la quarantaine, évoquent quelques pistes : fixer une durée la plus courte possible et ne pas la modifier, sauf circonstances extrêmes, donner une justification claire de la mesure de confinement, fournir des informations actualisées et précises sur la nature des risques, les protocoles et toute modification du plan de quarantaine, et s'assurer que des fournitures soient livrées en quantité suffisante. Faire appel l'altruisme en rappelant aux gens les bienfaits pour la société du recours à la quarantaine peut aussi favoriser une meilleure acceptation de la mesure.

(référence : The Lancet, 26 février 2020, doi : 10.1016/S0140-6736(20)30460-8)

Afin de contrôler la propagation de l'épidémie actuelle de COVID-19, de nombreux pays ont demandé aux personnes qui ont été potentiellement en contact avec l'infection de s'isoler chez elles ou dans une installation de quarantaine dédiée. Le placement en quarantaine pouvant être une expérience éprouvante pour ceux qui en sont l'objet, les décisions sur la manière de l'appliquer doivent être basées sur les meilleures preuves disponibles et les effets potentiels être soigneusement pesés. C'est la raison pour laquelle une équipe du Royaume-Uni vient de réaliser, en urgence, une méta-analyse des travaux publiés sur l'impact psychologique de la quarantaine.Sur 3166 articles trouvés dans trois bases de données électroniques, 24 ont été inclus dans leur revue. Réalisés dans dix pays lors de précédentes épidémies, ils portaient sur des personnes atteintes du SRAS, d'Ebola, de la grippe H1N1, du MERS et de la grippe équine.La plupart des études examinées signalent des effets psychologiques négatifs, notamment les symptômes de stress post-traumatique, la dépression, la confusion, la colère, la peur, et l'abus de substances médicamenteuses. Les facteurs de stress comprennent une durée de quarantaine plus longue - au-delà de 10 jours, le risque est plus élevé -, la crainte d'infection, la frustration, l'ennui, le manque de fournitures de base telles que la nourriture, l'eau et les vêtements, des informations inadéquates des autorités sanitaires, des pertes financières engendrées notamment par l'absence au travail et la stigmatisation, parfois même de la part de l'entourage proche.Les personnes souffrant de troubles psychiatriques et celles travaillant dans le secteur de la santé seraient plus vulnérables et auraient besoin d'un soutien renforcé.Si la présence des troubles évoqués n'est pas vraiment une surprise, plus préoccupant est le fait qu'ils peuvent perdurer des mois, voire des années plus tard. D'où l'importance de mettre en place des mesures qui rendent l'expérience la moins traumatisante possible.Les auteurs, qui ne remettent pas en cause la quarantaine, évoquent quelques pistes : fixer une durée la plus courte possible et ne pas la modifier, sauf circonstances extrêmes, donner une justification claire de la mesure de confinement, fournir des informations actualisées et précises sur la nature des risques, les protocoles et toute modification du plan de quarantaine, et s'assurer que des fournitures soient livrées en quantité suffisante. Faire appel l'altruisme en rappelant aux gens les bienfaits pour la société du recours à la quarantaine peut aussi favoriser une meilleure acceptation de la mesure.(référence : The Lancet, 26 février 2020, doi : 10.1016/S0140-6736(20)30460-8)