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Selon le généticien Jan Vijg et ses collègues, la durée maximale de la vie humaine est fixe et soumise à des contraintes naturelles. Pour étayer leurs hypothèses, ils ont épluché les statistiques de la Human Mortality Database, qui compile les données de mortalité recueillies dans 38 pays par des démographes américains et allemands depuis les années 1920.Certes, il apparaît bien sûr que l'espérance de vie a fortement augmenté au cours du XXe siècle, parallèlement à une diminution rapide de la mortalité infantile ainsi qu'à de meilleures conditions sanitaires. Mais, si aujourd'hui un nombre croissant de personnes vivent au-delà de 70 ans dans les pays concernés par la base de données, par contre, la durée maximale de la vie humaine pourrait déjà avoir été atteinte.Les chercheurs ont en effet constaté que cette durée de vie maximale enregistrée pour une année donnée, dans les quatre pays (France, Japon, États-Unis et Royaume-Uni) comptant le plus de "super-centenaires" (plus de 110 ans), a augmenté rapidement entre les années 1970 et 1990, puis s'est mise à plafonner à 114,9 ans au milieu des années 1990, Jeanne Calment faisant office d'exception. Et les auteurs de ce travail prédisent que le temps sur Terre alloué aux humains ne devrait pas progresser dans un proche avenir.Jan Vijg a même calculé que la probabilité qu'un être humain puisse souffler 125 bougies d'anniversaire est de moins d'1 sur 10 000... Autant dire que les chances d'y arriver sont très faibles. Mais pas complètement nulles non plus. Il reconnaît par ailleurs que les résultats de l'étude "tendent à montrer, mais ne prouvent pas, que la durée de vie humaine pourrait avoir une limite naturelle.""Les progrès futurs dans la lutte contre les maladies infectieuses et chroniques pourront augmenter l'espérance de vie moyenne de la population, mais pas étendre la longévité humaine", assure-t-il. "Pour cela, il faudrait des percées thérapeutiques importantes capables de maîtriser les nombreuses mutations génétiques qui semblent déterminer collectivement la durée de la vie humaine."D'autres voix s'élèvent cependant contre ces affirmations. Elles considèrent qu'il n'y a pas vraiment une limite inscrite dans nos gènes qui nous empêcherait de vivre au-delà d'un âge donné, et que la vieillesse est une maladie que l'on peut espérer traiter un jour. Le débat sur le sujet est donc loin d'être clos et ce d'autant plus que les personnes en quête d'immortalité mettent désormais leurs espoirs dans des technologies non encore découvertes, mais promises par les partisans du transhumanisme, et qui seraient susceptibles d'"améliorer" l'espèce humaine...(référence : Nature, 5 octobre 2016, doi : 10.1038/nature19793, 10.1038/nature.2016.20750 et 10.1038/538006a)