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Les chercheurs français ont effectué une analyse cas-témoins à l'aide des données d'EPIMOMS, une étude prospective basée sur une population de femmes ayant accouché à 22 semaines ou plus de gestation dans six régions de France en 2012-2013.Sur un total de 182 300 accouchements, les chercheurs ont ainsi comparé 1 444 femmes qui ont connu des complications graves durant ou après l'accouchement avec 3 464 femmes témoins qui n'ont pas eu de telles complications. La proportion d'accouchements par césarienne était plus élevée chez les cas que chez les contrôles (36,0% contre 18,2%).Les outils utilisés pour l'analyse ont permis de prendre en compte le niveau de risque des femmes et notamment leur état de santé préexistant à l'accouchement, de façon à isoler au mieux les risques seulement liés à la procédure de césarienne.L'analyse appariée du score de propension montre que les accouchements par césarienne sont associés de manière significative à un risque presque doublé (x 1,8) de morbidité maternelle aiguë sévère par rapport aux accouchements par voie vaginale. Et ce risque est presque triplé (x 2,9) chez les femmes âgées de 35 ans et plus.Cette augmentation du risque est significative pour les accouchements par césarienne pendant le travail chez les femmes de tous les groupes d'âge et avant le travail uniquement chez les femmes âgées de 35 ans ou plus.Sachant que les taux d'accouchement par césarienne ont fortement augmenté au cours des 20 dernières années dans le monde, les auteurs de cette étude considèrent que leurs résultats ont des implications pour la pratique clinique et qu'il convient de tenir compte du risque accru pour déterminer la meilleure façon d'accoucher.(référence : Canadian Medical Association Journal, 1er avril 2019, doi : 10.1503/cmaj.181067)