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Bien qu'au stade de prototype, cette innovation s'avère prometteuse pour faciliter l'insémination artificielle et elle est moins coûteuse que la fécondation in vitro. D'une longueur de 50 micromètres pour un diamètre de 5 micromètres, le petit objet est conçu à partir de nanoparticules de fer, de titane et de polymère. Il est doté d'un micro-moteur spécialisé et est également entouré d'une sorte de feuille métallique en forme d'hélice qui va avoir pour but de protéger le spermatozoïde tout en le menant à bon port. Pour cela, le système fonctionne de façon assez simple. Une fois enroulé autour de la queue d'un des spermatozoïdes en panne, le " spermbot " utilise son micro-moteur qui active la petite hélice. Pour contrôler l'orientation du dispositif, l'équipe utilise des champs magnétiques externes tournants auxquels le nanorobot va réagir. Ce faisant, le système stimule la cellule reproductrice masculine un peu trop " flemmarde " et la propulse dans le fluide jusqu'à l'ovocyte. L'hélice change ensuite de direction pour libérer le spermatozoïde dès que celui-ci a atteint sa cible. Une fois le gamète mâle accroché à la paroi de la cellule féminine, le " spermbot " se détache et laisse les deux faire leur travail de fécondation. Le dispositif a déjà été testé dans une boîte de Petri et les premiers résultats obtenus par l'équipe semblent assez concluants. Ils montrent la faisabilité de contrôler, diriger et libérer les spermatozoïdes vivants dans des canaux fluidiques censés imiter les conditions physiologiques. En outre, le système est biocompatible, ce qui est important pour de potentielles applications in vivo. Il reste néanmoins encore quelques difficultés techniques à surmonter, comme le blocage accidentel de l'hélice même quand le spermatozoïde arrive à son lieu de destination. De plus, la méthode nécessite une technique d'imagerie sophistiquée afin de suivre le robot et le guider dans les trompes de Fallope humaines. Une fois ces problèmes résolus, les chercheurs pourront lancer les premiers essais cliniques chez l'humain, en situation " réelle ". En attendant, ils considèrent que leur nouvelle approche de procréation assistée est pleine de promesses sur le long terme, à une époque où la fertilité masculine est en chute.