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Sachant que les bandages classiques sont souvent de véritables nids à microbes, pour mettre à l'abri les grands brûlés d'éventuelles infections et diminuer leur taux de mortalité, des chercheurs de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), en collaboration avec d'autres spécialistes suisses, ont mis au point une nouvelle génération de pansements biologiques anti-infectieux. Ce pansement se présente comme une bande de gaze faite de collagène animal, sur laquelle sont déposées des cellules progénitrices, qui ont la capacité de se multiplier de manière importante, et qui favorisent la cicatrisation des blessures. Il contient également des dendrimères, des macromolécules en forme de branches d'arbre, qui, fait nouveau, empêche la prolifération bactérienne. Lorsque le pansement est placé dans un milieu infecté de bactéries, certains dendrimères migrent et vont détruire les microbes présents directement autour du bandage. D'autres restent à l'intérieur afin d'annihiler les intrus. Le nouveau pansement, une amélioration d'un bandage existant depuis une dizaine d'années, est donc destiné à empêcher l'infection de se produire, plutôt que de la traiter. Autrement dit, le problème est traité en amont. Il répond aussi à un vrai besoin en milieu hospitalier et ce, sans accroître le risque d'antibiorésistance. Il n'est en effet pas possible de prescrire des antibiotiques à tous les patients à titre préventif, de peur de rendre les bactéries résistantes. Confortés par les résultats positifs qu'ils ont obtenus contre la bactérie Pseudomonas aeruginosa, principale responsable des infections et des décès chez les grands brûlés, les concepteurs du pansement prévoient désormais une phase de tests avant que leur produit ne puisse faire son entrée dans les établissements de soins et y être utilisés en routine.