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En Russie, une femme de 32 ans s'est présentée chez son ophtalmologue alors que depuis deux semaines un nodule se déplaçait à loisir sur son visage. (1) Elle avait pris des "selfies" montrant une bosse en différents endroits. Tout d'abord, elle l'avait repérée sous son oeil gauche. Cinq jours plus tard, la bosse était passée au-dessus pour, dix jours après, venir gonfler sa lèvre supérieure. Le nodule provoquait parfois une sensation de brûlure ou des démangeaisons mais il n'y avait pas d'autres symptômes inquiétants.Lors de l'examen, le médecin a observé un nodule en longueur qui se déplaçait au niveau de sa paupière gauche. Il a très vite compris qu'il s'agissait d'un ver parasite qu'il a pu fixer avec une pince et extraire chirurgicalement.Pour identifier l'animal, les scientifiques ont effectué une analyse par PCR et trouvé qu'il s'agissait d'un ver de l'espèce Dirofilaria repens. Ce nématode, qui peut mesurer jusqu'à 17 cm et vivre jusqu'à dix années, est un parasite sous-cutané du chien, du chat ou du renard mais une piqûre de moustique peut accidentellement transmettre la larve à l'Homme. La maladie qu'il provoque est appelée dirofilariose.La patiente, qui s'est complètement rétablie après l'enlèvement du ver, a en effet expliqué qu'elle avait récemment fait un séjour dans une région rurale près de Moscou et qu'elle avait été fréquemment piquée par des moustiques.Un autre cas clinique inhabituel impliquant un ver a été signalé en France où une femme de 35 ans s'est présentée à l'hôpital. (2) Depuis trois mois, elle souffrait d'une faiblesse au niveau des jambes, accompagnée de sensations de chocs électriques. Ces symptômes se sont aggravés, se manifestant notamment par des chutes répétées et des difficultés à monter à cheval.Des tests physiques ont bel et bien révélé une altération de la sensation dans les deux jambes et une faiblesse de la flexion du pied.Une prise de sang a ensuite montré un taux très élevé de globules blancs et de protéine C réactive, signe d'une inflammation aiguë et d'une possible infection. C'est grâce à une IRM de la colonne vertébrale que les médecins ont découvert l'existence d'une lésion au niveau de la 9ème vertèbre thoracique, touchant aussi l'espace épidural.Des chirurgiens ont ensuite procédé à l'ablation de cette vertèbre et de l'espace épidural touché pour décomprimer la moelle épinière, et puis à une ostéosynthèse afin de stabiliser la colonne vertébrale en la soutenant à l'aide de matériaux métalliques tolérés par l'organisme.Des analyses biologiques ont par la suite révélé la présence dans la vertèbre d'un invité surprise : un Echinococcus granulosus, un petit ver qui parasite habituellement les intestins des chiens, mais aussi ceux d'autres animaux de compagnie ou d'animaux d'élevage. Il peut arriver dans de très rares cas que des oeufs de ce ver soient accidentellement ingérés par l'homme, entraînant alors une maladie parasitaire appelée hydatidose.La jeune femme, qui risquait probablement une tétraplégie si rien n'avait été, fait a expliqué qu'elle possédait un chat et qu'elle avait eu des contacts avec du bétail, ce qui pourrait expliquer son infection. Elle a reçu un puissant antiparasitaire, l'albendazole. Neuf mois après l'opération, elle ne présentait plus aucun signe de la maladie...(références : (1) The New England Journal of Medicine, 21 juin 2018, doi : 10.1056/NEJMicm1716138,(2) The New England Journal of Medicine, 12 juillet 2018, doi : 10.1056/NEJMicm1714206)https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMicm1716138https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMicm1714206