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Principale cause de décès infantile post-natal dans les pays à revenu élevé, la mort subite du nourrisson pourrait avoir en partie une origine génétique. C'est ce que vient de mettre pour la première fois en lumière une étude cas-contrôle avec deux cohortes, une de 278 enfants décédés de cette manière (84 en Grande-Bretagne et 184 aux États-Unis), et l'autre de 729 adultes appariés sans antécédents de maladie cardiovasculaire, respiratoire ou neurologique, tous étant d'origine européenne.Les auteurs ont recherché chez les participants des mutations rares du gène SCN4A. Associées à des troubles neuromusculaires génétiques, ainsi qu'à des difficultés à respirer, ces mutations modifient directement la fonction du canal sodium NaV1.4 qui contrôle la contraction des muscles respiratoires.Le Pr Hanna et ses collègues ont alors découvert que quatre enfants décédés possédaient effectivement ces mutations que l'on observe habituellement chez moins de cinq personnes sur 100 000. En revanche, ils ne les ont retrouvées chez aucun des 729 adultes sains. Sur le plan statistique, ce résultat suffit pour établir un lien direct entre le gène SCN4A et certains rares cas de mort subite du nourrisson.Cependant, les auteurs conviennent que d'autres recherches sont nécessaires pour confirmer et comprendre ce lien mais aussi que les mutations génétiques incriminées ne peuvent à elles seules expliquer tous les cas de mort subite du nourrisson.(référence : The Lancet, 28 mars 2018, DOI : 10.1016/S0140-6736(18)30021-7)