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Annoncé voici un an par l'effort solo de Roger Daltrey qui mettait son vieux frère d'armes Pete Townshend à l'affiche, ce nouvel album des Who, sans doute le dernier, marque une sortie en beauté pour les deux survivants : Keith Moon et John Entwistle étant parvenus de leur côté à die before they got old... Le morceau I don't wanna Get wise lorgne d'ailleurs sans complexe sur My generation dans la musique, et le texte surtout. Et si la guitare de Townshend est toujours vrombissante (sur Rockin'in rage notamment) la voix de Daltrey s'est faite moins claire, plus rocailleuse, mais toujours reconnaissable... et formidable sur Street song. Une chanson qui ferait un excellent single, tutoie les sommets du groupe... et adresse d'ailleurs un clin d'oeil " synthétisé " à Baba O'Riley, sorti il y a cinquante ans ! Nos papys font de la résistance évoque Guantanamo ( ball and chain), Ground Zero sur Hero ground zero ( Every leader becomes a clown crache Roger), sans éviter une certaine nostalgie : sur l'excellent folk Break the news, Daltrey évoque la jeunesse ses 24 ans à l'inverse des Beatles lorsqu'ils chantaient When I'm 64. Des fantômes viennent peupler cet album contrasté de onze titres, comme cet harmonica qui ressemble à s'y méprendre à celui de Toots Thielemans sur la ballade romantique I'll be back, interprétée par Pete Townshend. Clos par l'hispanisant She rocked my world, aux allures d' I scare myself de Thomas Dolby, ce disque sans vraiment de titre flirte avec les meilleurs albums du groupe dont Who's next, et aurait pu s'intituler... What's next ?