Wépion ramène sa fraise

Situé dans l'ancienne maison du jardinier de la villa Pauline, l'une des ces folies construites en bord de Meuse par la bourgeoisie carolorégienne et bruxelloise de la fin du 19è siècle, le musée de la Fraise, charmante petite institution muséale de Wépion, est parfaitement à sa place : d'abord de par l'ancienne attribution du bâtiment, ensuite de par la réputation que ces bourgeois ont fait à la fraise produite ici et dans les villages d'alentours.

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Plantées en 1860, les premières rosacées du bord de Meuse vont à leur apogée en 1933 produire une récolte de 70 tonnes sur 500 hectares. Désormais, 15 producteurs locaux se sont unis dans une coopérative et en livrent encore 50 tonnes à l'année, la production wallonne n'atteignant que les dix pour cent au niveau national. La cueillette, qui s'effectue toujours à la main, est décrite au travers de panneaux et illustrations de l'artiste Claude Laverdure (sic ! ) et de maquettes. La façon de cuisiner, de servir et de déguster la fraise est évoquée en détail, tout comme ses rôles dans la bédé (Franquin notamment), la peinture (Renoir, Vallotton) ou même le cinéma (par exemple, Le goût des fraises avec François Cluzet en 98) ! Est également contée l'histoire de l'épopée de ce fruit, d'abord sauvage (la fraise des bois connue depuis l'âge préhistorique), et puis domestiquée grâce au botaniste Duchesne (décidément) qui maria le fruit rapporté par Frézier du Chili (elle était blanche et donnait des fleurs, mais pas de fruits en France - le navigateur n'avait ramené que des plants femelles) et la fraise de Virginie découverte en Amérique du Nord par Jacques Cartier. Ce ravissant petit musée, très complet, possède un jardin des petits fruits, qui lui n'est pas petit, et donne à contempler des arbres fruitiers, groseilles, framboises, mûres, figuier raison, kiwi et bien sûr toutes sortes de fraises, vedette incontestée de cette belle annexe en pleine terre. Le musée évoque également, le folklore et la culture locale : les aubettes de Wépion où sont vendues les véritables fraises du cru, ou celle de la criée de Wépion (désormais effectuée par des professionnels via internet) qui ne sont " que " wallonnes. Les variétés locales que l'on cultive jusqu'en octobre pour certaines ont pour joli nom... Joly, Darselect, Murano ou... Flair notamment. Le visiteur sort du musée avec une furieuse envie de fraises, qui lui sont heureusement proposées sous toutes ses formes à la petite boutique (ravier, confitures, sirop, liqueur) de ce lieu sympathique.