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"Lancée en novembre de l'année dernière, Wanda est disponible en trois langues (FR/NL/EN) ", précise le Dr Patrick Soentjens (chef de la polyclinique de l'Institut de Médecine Tropicale d'Anvers ). " Le fait de fonctionner avec une appli nous permet de réagir et d'adapter les informations très rapidement, ce qui ne serait évidemment pas possible avec un support imprimé. Lorsqu'une épidémie se déclare quelque part, par exemple, nous pouvons immédiatement compléter les informations qui concernent ce pays ou cette région. Notre équipe a travaillé dur sur ce projet sous la direction des Drs Mieke Croughs et Ula Maniewski, avec pour résultat une masse considérable d'informations exactes, soigneusement actualisées en fonction des directives belges. C'est un concept assez unique à l'échelon mondial, qui suscite d'ailleurs déjà un certain intérêt au-delà de nos frontières. " L'Institut de Médecine Tropicale avait l'intention de lancer en avril une vaste campagne de communication autour de Wanda, mais le coronavirus en a décidé autrement : dans un contexte où plus personne ou presque ne voyageait, c'était un peu comme d'ouvrir un café sans avoir de bière. " La campagne sera probablement reportée d'un an, mais il est tout de même utile d'informer d'ores et déjà les médecins et pharmaciens afin qu'ils puissent mettre les patients au courant de l'existence de l'appli et leur expliquer pourquoi elle est importante. "Le principe de l'outil est simple : il suffit d'y introduire le pays de destination pour que s'affiche à l'écran une liste claire et concise des principales mesures sanitaires (prophylactiques) à respecter. Des recommandations belges aux voyageurs, actualisées par pays, sont également disponibles pour le covid-19... et, comme ces mesures peuvent évoluer très rapidement (zones rouges, oranges et vertes), l'utilisateur recevra automatiquement une notification de type " push " si celles qui concernent le pays où il se trouve ou où il a signalé vouloir se rendre sont modifiées. La recherche par destination est l'approche la plus évidente pour utiliser Wanda, mais ce n'est pas la seule. Il est par exemple aussi possible d'introduire dans le système le nom d'une maladie pour consulter la liste des mesures prophylactiques pertinentes. " Les données de Wanda peuvent également être consultées hors ligne ", précise Patrick Soentjens. " Le voyageur peut donc accéder à toutes les informations nécessaires même dans les zones sans connexion internet. Pour les mises à jour, par contre, il faudra évidemment trouver un hébergement proposant le wifi. " Bien que les médecins puissent certainement y trouver des données utiles, Wanda a été développée avant tout pour les voyageurs sans formation médicale et pour les paramédicaux. Une version spécifiquement destinée aux professionnels est toutefois en préparation, précise le Dr Soentjens. Un outil comme Wanda offre plusieurs possibilités. On pourrait par exemple l'utiliser pour envoyer une enquête aux voyageurs par notification push pendant ou après leur séjour (voire à plusieurs reprises suivant la question d'étude). " Un tel système pourrait par exemple nous permettre de dresser un tableau plus précis du nombre et de la gravité des risques que courent les voyageurs - pensez aux morsures de chiens, par exemple - ou d'évaluer dans quelle mesure ils se tiennent aux recommandations ", illustre le Dr Soentjens. " Nous pourrions ainsi davantage axer nos consultations avant le départ sur les points susceptibles de poser problème. En tant qu'experts, nôtre tâche est non seulement de formuler des recommandations basées sur des preuves scientifiques, mais aussi d'évaluer comment ces conseils sont perçus par les voyageurs et dans quelle mesure ils sont applicables pour eux. Des recherches de ce type pourraient être lancées via Wanda dès 2021. Notre ancien site accueillait quelque 600.000 visiteurs chaque année ; avec le nouveau système, nous espérons passer le cap du million d'abonnés. C'est déjà un beau public cible ! "