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Développée pour l'instant en laboratoire, la viande in vitro est une appellation susceptible d'évoluer. Mis à part la certitude qu'elle est conçue in vitro, l'appellation " viande " est incertaine et déjà sujet à polémique. Son intérêt pour la planète également, vu que d'après une récente étude de l'université d'Oxford, la production de viande in vitro pourrait s'avérer plus polluante à long terme que les pots d'échappement de nos bovins. Des " start-ups " aux mains de milliardaires ont cependant accompagné l'évolution du marché.A ce jour, une quinzaine de sociétés dans le monde se penchent sur ce concept. On les retrouve en Angleterre, en France, en Espagne, aux USA ou en Israël." Tout ce qui n'a pas été consommé avant 1997 de manière régulière, légale par au moins une partie importante de la population d'un des états membres, est considéré comme dangereux et donc interdit d'être mis sur le marché ou d'être intégré à un aliment ", nous fait savoir maître Merten-Lentz. La hauteur des clôtures de la forteresse européenne est en effet difficile à franchir pour qui souhaite remplacer une vache par un laborantin en blouse blanche. La définition que donne l'Europe à un " nouveau produit " n'est pas seulement accessible qu'a une minorité de sociétés, susceptibles de digérer les coûts énormes liés à leur validation par la Commission européenne. " Ils sont surtout un gage de qualité pour tout qui souhaiterait introduire du neuf dans nos supermarchés ", insiste l'avocate. Pour le vieux continent, c'est l'AESA (Autorité Européenne de la Sécurité Alimentaire), basée à Parme, qui joue le rôle de berger.Malgré les fortunes investies dans la recherche, il est un autre domaine qui fait tourner les sangs des investisseurs : la vente prochaine du produit, prévue dans les trois ou quatre ans. Le mot " viande " tout d'abord qui pourrait éloigner des rayons les végétaliens et autres végétariens au profit de steaks verts. Les amateurs de barbecue également qui pourraient préférer le blanc-bleu belge, qui ne vêle pourtant plus depuis longtemps sans l'aide d'un vétérinaire.Il y a peu, la fameuse brebis Dolly, s'est avérée être un flop commercial, alors qu'on ne parlait pourtant que de clonage. " En terme de marketing, les termes utilisés seront primordiaux. Notre argument, c'est que si l'appellation " steak " a pu être utilisée pour un aggloméra de tofu, il devrait en être de même pour des cellules souches animales développées en laboratoire ", fait enfin savoir la spécialiste européenne en droit alimentaire. Faisons confiance à Richard Branson ou à Bill Gates sur leur succès en ce domaine. Si ce dernier a réussi à vendre des logiciels aux bugs légendaires à des millions de consommateurs, il parviendra certainement à vendre de l'" e-vache " à des moutons.Aussi curieux que cela puisse paraître, dans la famille des protéines animales commercialisées, il est un secteur illégal mais que l'on retrouve partout." Les insectes sont toujours interdits sous toutes leurs formes. Il y a eu par le passé une sorte de tolérance dans certains pays d'Europe. La Belgique a accepté et émis une circulaire pour une dizaine d'insectes. Maintenant c'est fini, tous les dossiers sont suspendus. Il y a clairement, des produits interdits et illégaux dans nos rayons ", insiste maître Merten-Lentz." Il y a des foires expos de food tech que les autorités européennes ont fait fermer car un salon est par définition un espace ouvert. Ce n'est pas un laboratoire. Pour ce qui concerne les insectes, la chose se régularisera d'ici un an ou deux ", nous assure l'avocate, à l'origine de nombreuses régularisations alimentaires.Parions qu'un jour ou l'autre, des asticots verront le jour dans un steak in-vitro oublié. Preuve s'il en est que des " consommables " seront toujours capables de collaborer.