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"D ans le secteur des soins, les gens travaillent d'arrache-pied. Mais ils atteignent la limite de ce dont ils sont capables. Plus encore: beaucoup d'entre eux ont déjà dépassé cette limite", affirme Frank Vandenbroucke. "Tous ces hommes et ces femmes, si courageux, méritent notre plus grand respect et notre soutien. C'est pourquoi nous assurons à nos hôpitaux la sécurité financière (lire en page 12) qui est nécessaire pour continuer à garantir leur fonctionnement et nous réalisons des investissements supplémentaires dans l'organisation des médecins généralistes et dans le secteur des soins de santé mentale."Deux mécanismes déjà connus sont désormais sécurisés. Les 290 millions d'euros prévus par le Fonds Blouses blanches sont désormais intégrés dans le financement hospitalier. "Ainsi, les hôpitaux peuvent engager directement des infirmiers et d'autres soignants là où ils en ont besoin", précise le Cabinet du ministre. "C'est important pour la qualité des soins au patient et pour la viabilité du travail du personnel de soins. En outre, il a été prévu un montant de 11,7 millions d'euros pour un soutien psychologique du personnel hospitalier."Concernant les deux milliards d'euros d'avances octroyés aux hôpitaux en trois tranches, l'arrêté qui règle les modalités d'octroi vient d'être signé (lire jdm N°2648). La clarté et la sécurité juridique sur ce qui sera effectivement financé dans le cadre de la crise sanitaire sont encore attendues par les médecins et les hôpitaux. Le ministre Vandenbroucke ajoute que des moyens supplémentaires pour les hôpitaux sont sur la table des discussions. Mais le tout reste assez vague: "La concertation sur de nouvelles injections de moyens financiers est en cours et concrétisera ces moyens dans les plus brefs délais."Les généralistes ne sont pas oubliés. Un accord de principe existe pour allouer "à très court terme" un budget de 20 euros supplémentaires aux MG par DMG qu'ils gèrent. Il s'agit d'un effort budgétaire unique, estimé à 162 millions d'euros pour le Fédéral, qui vise à financer le soutien supplémentaire qui fait défaut en médecine générale (par exemple des aides administratives). Ensuite, afin de réduire considérablement le nombre de consultations chez le MG, les médecins du travail et médecins scolaires pourront aussi fournir aux patients un code d'activation. Celui-ci leur permettra de prendre un rendez-vous pour un test dans un centre de prélèvements sans devoir aller chez leur médecin généraliste. Un outil digital a été développé à cette fin. À noter que depuis peu, les personnes qui ont eu un contact à haut risque ou qui reviennent d'une zone rouge reçoivent un sms du suivi des contacts qui les invite à se mettre en quarantaine. Pour éviter une consultation chez le médecin généraliste, elles peuvent télécharger, en ligne, une attestation de quarantaine à remettre à leur employeur. Dernier chantier: la santé mentale, où l'accord gouvernemental fédéral prévoit un investissement de 200 millions d'euros. "Il y a un accord de principe pour accélérer une partie de cet investissement, sur base de la proposition suivante: des pools de psychologues seront créés et financés afin de garantir une aide psychologique aux patients qui en ont besoin - à la demande de leur médecin généraliste", détaille le ministre. "Cette approche a fait l'objet d'un accord de principe à la Conférence interministérielle Santé publique, mais des concertations avec les acteurs concernés suivront encore quant aux modalités pratiques."