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Le récent rapport 1 du SPF Santé publique sur les hôpitaux généraux livre de précieuses données sur le fonctionnement de nos soins de santé. L'administration révèle, entre autres, que le taux de recours aux soins hospitaliers est moins élevé en Flandre que dans les deux autres régions. Au nord du pays, le recours à l'hospitalisation de jour est nettement plus marqué qu'à Bruxelles et en Wallonie. Plus interpellant, le taux de recours au service des urgences varie du simple au double entre la région flamande et celle de Bruxelles-Capitale. Autre constat intéressant : le recours aux urgences est stable en fonction des jours de la semaine, tandis que les séjours en hospitalisation classique diminuent progressivement du lundi au samedi et réaugmentent à partir du dimanche.Qu'est-ce qui motive les patients à pousser de préférence les portes des urgences ? Pour le Dr Brasseur, ce n'est pas pour des raisons financières. Parmi les 1.945 patients inclus dans l'étude qui se sont rendus de leur propre initiative aux urgences, 51% pensaient que c'était l'endroit le plus approprié pour leur problème de santé. Pour 24%, c'était le lieu le plus accessible, 15% pensaient avoir besoin de soins spécialisés, 4,2% ont invoqué le stress, 4,6% la réputation de l'hôpital, et seul 1% des raisons financières. " On a tordu le cou à une rumeur à laquelle je ne croyais pas trop, qui était que les patients viennent aux urgences parce qu'ils ne payent pas ", constate le Dr Brasseur. " Mais, ce qui nous a interpellés c'est que, quel que soit le moment (jour, nuit, week-end), la majorité vient en pensant que son état de santé relève des soins urgents. Ce qui confirme mon postulat de départ : les gens sont de bonne volonté et de bonne foi : sans avoir de formation médicale ou paramédicale, la plupart ne se trompe pas, 80% des patients relèvent bien des urgences et 20 à 30% sur- ou sous-estiment leur état ". Dans leur étude, les auteurs rectifient plusieurs fausses croyances sur le recours aux urgences.