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La nouvelle Unité de thérapie cellulaire (UTC) célèbre son arrivée sur le campus du pôle santé de l'ULB. Depuis sa création en 1981, et grâce à ses traitements de précision, elle a permis d'offrir au patient des avancées majeures dans la prise en charge de cancers rares et de maladies orphelines. La réunion des compétences des équipes d'hématologie au sein du HUB, composé de l'Institut Jules Bordet, de l'Hôpital Erasme et de l'Huderf, permet de renforcer l'expertise de l'UTC dans le domaine. Après une première année au sein du nouveau bâtiment de l'Institut Jules Bordet, l'UTC vient d'être accréditée par l'AFMPS pour l'utilisation de produits cellulaires modifiés. Une avancée majeure qui permettra de développer des projets de plus en plus concrets. "Cela nous permet de progresser dans la recherche de traitements pour des maladies rares ou des cancers réfractaires au traitements standards pour lesquels les avancées thérapeutiques sont moins explorées", explique Redouane Rouas, responsable scientifique du laboratoire. Les cellules humaines utilisées en thérapie cellulaire doivent être traitées avec autant de précaution et de standardisation que les médicaments. Depuis 40 ans, la thérapie cellulaire est utilisée en hématologie pour réaliser des greffes de moelle et de cellules souches. Ces greffes permettent de reconstituer un nouveau système immunitaire capable de combattre les tumeurs. La thérapie cellulaire connaît une véritable révolution puisqu'elle s'étend désormais à de multiples autres domaines de la médecine tels que l'immunothérapie contre des cancers qui ne répondent pas à la chimiothérapie, la médecine régénérative, la modification de gènes pour guérir des maladies rares du globule rouge. Une avancée rendue possible grâce au soutien de l'association Jules Bordet. Elle permet également de corriger certains phénomènes d'origine immunitaire et de prévenir les rejets de greffe d'organes solides comme le foie ou le rein. Le traitement par cellules Car-T, c'est-à-dire la modification de globules blancs pour qu'ils reconnaissent les cellules cancéreuses, représente également une forme de thérapie prometteuse qui pourrait être, pour certaines maladies rares, produite localement. La Pr Nathalie Meuleman, directrice du service d'hématologie, résume le processus: "Dans le traitement avec les cellules Car-T, les lymphocytes sont récoltés dans le sang périphérique. Ces cellules sont ensuite envoyées dans des laboratoires spécialisés pour être modifiées: différents récepteurs sont ajoutés aux lymphocytes afin de reconnaître des protéines spécifiques aux cellules cancéreuses qui seront ensuite ciblées par les cellules Car-T. Ces cellules ainsi produites sont ensuite multipliées, puis réinfusées au patient." Le traitement permet de soigner les tumeurs hématologiques, mais des études sont également en cours pour les tumeurs solides et des maladies non oncologiques. L'UTC est le maillon central d'une chaîne qui débute par une conversation avec le patient sur ses options de traitement dans le cabinet médical. En amont, des séances de quelques heures dans une unité d'aphérèse, dédiée à la collecte des cellules via des techniques de prélèvement spécifiques. En aval, un service de transplantation où le patient passe entre quelques jours et quelques semaines, selon la préparation requise pour recevoir le traitement. Chaque jour, l'UTC et l'Unité de recherche clinique travaillent en étroite collaboration avec les laboratoires de l'Institut Jules Bordet, les laboratoires du campus et des partenaires pharmaceutiques pour imaginer et tester les traitements de demain. "Un nouvel espoir est aujourd'hui de pouvoir aller vers des thérapies régénératives et immunomodulatrices", cite la Pr Meuleman. "Il y a des applications potentiellesdans la régénération cellulaire pour les maladies articulaires, en ophtalmologie, mais aussi dans l'amélioration de l'immunosuppression des greffes d'organes solides tel que le foie ou la greffe de rein. En fait, les possibilités sont vraiment multiples, et c'est hyper enthousiasmant de pouvoir offrir de nouvelles possibilités à la majorité des patients."