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A l'image de son acolyte Kurt Vile, lequel se montre presque aussi productif que lui, Ty Segall a délaissé pour un temps le bruit et la fureur de sa guitare électrique pour un album acoustique, fait main et à la maison, qui fleure le confinement. On y est loin de la guitare graisseuse (exception du titre éponyme Hello, Hi) aux relents, comme souvent chez Ty, "seventies assumés". Fini donc de jouer les Eddy Van Halen du synthé sur l'album 1984, sur le CD Harmonizer l'an dernier. Pour le reste, Good morning qui introduit les dix morceaux de l'album ressemble à une... nocturne. Cement rappelle les premiers efforts solos de Kristin Hersh, leader des alternatifs Throwing Muses voici 25 ans. Certains morceaux comme Looking at You semblent avoir été enregistrés autour d'un feu de camp aux environs de la fin des années soixante et de Woodstock. Don't Lie possède un petit air de Here Comes The Sun, Saturday part 1 de Black Bird, laPart 2 s'en va crescendo dans un envol planant... mais sans acide. Un album qui, loin des murs de guitares dont on pourrait croire qu'ils masquent un manque d'inspiration, ce qui est faux, démontre, si besoin l'était encore, le talent de compositeur du prodigue et prodige Ty Segall. Et si la pochette le montre guitare à la main et perché... dans un arbre, ce dernier ne fait que cacher la forêt de ses nombreux talents.