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Le budget 2021, à hauteur de 30.073,50 millions d'euros, approuvé à l'unanimité par le Conseil général (chose assez rare pour être soulignée) est conforme à l'intention louable du gouvernement De Croo et son ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke, telle que libellée : " La norme légale de croissance sera non seulement affectée pour financer l'effet de volume de la demande mais devra aussi permettre de nouvelles initiatives de soins qui contribueront à la réalisation des objectifs de santé qui ont été fixés et à la réduction de la facture du patient. " Les syndicats médicaux (qui souffrent d'un manque criant de moyens financiers pour participer pleinement au système de concertation) seront attentifs à ce que cette norme soit répartie équitablement avec les acteurs concernés (lire en page 8). Le Comité de l'Assurance qui a tracé les lignes directrices pour le Conseil général (lire notre dernière édition) a établi plusieurs priorités adoubées désormais : - Les soins préventifs. " Nous voulons une approche différente des soins et de l'aide où le patient est au centre et où ces soins sont personnels, prédictifs, préventifs et participatifs. Nous voulons nous concentrer davantage sur les soins préventifs et les visites de suivi, y compris dans le domaine des soins dentaires et des soins à domicile. Nous voulons également accorder une plus grande attention à la prévention de l'obésité, de la toxicomanie, des maladies chroniques, etc. "- L'accessibilité financière des soins. En priorité une meilleure accessibilité des soins dentaires, des soins de première ligne, des appareils auditifs ou des coûts de transport pour les patients " et plus d'hospitalisation de jour là où c'est possible ". Constatant depuis plusieurs années, l'existence de spécialités médicales majoritairement déconventionnées, le Comité de l'assurance " travaille également sur des accords tarifaires équilibrés qui conduisent à un plus haut degré de convention et ainsi à une plus grande sécurité tarifaire pour le patient ".- Des soins intégrés. On songe ici aux programmes de soins pour les femmes enceintes, au prétrajet diabète avec un recours accru à l'éducation par les pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes, diététiciens et les podologues ainsi que " les programmes de soins pour les personnes atteintes d'une maladie rare, pour les patients éligibles à la chirurgie bariatrique ou pour les personnes à risque ou souffrant de malnutrition "... Ces soins intégrés seront rendus possibles par l'élaboration d'un DPI (dossier patient informatisé). Ce dernier permettra " une plus grande concertation entre le médecin et le pharmacien concernant la prescription de médicaments dans le but, entre autres, de réduire le nombre de polymédication chez les plus de 75 ans, une meilleure coordination des soins pour les patients atteints de maladies chroniques ". Les patients qui se rétablissent d'une infection par Covid-19 sont compris également dans ce cadre. Une Task Force sera chargée d'élaborer, " en concertation avec chaque commission de convention et les autres organes de concertation compétente, un plan de soins efficaces (réduction des variations de la pratique médicale, prescription rationnelle, etc.) avec un budget spécifique pour générer des gains d'efficience en 2022 sur une base structurelle et de faire rapport au Comité de l'assurance avant le 30 juin 2021, qui en assurera la supervision et la coordination ".Enfin, cela a été répété depuis plusieurs mois, le Comité de l'assurance " souhaite qu'un pacte pluriannuel soit élaboré avec le secteur des spécialités pharmaceutiques, en concertation avec tous les acteurs concernés ". Ce nouveau pacte pharmaceutique doit rendre l'accès plus facile aux médicaments innovants à valeur thérapeutique ajoutée. Le prix des anciens médicaments rentabilisés devrait encore descendre, espèrent les partenaires sociaux. Or, cette volonté implique fortement les médecins et les médecins généralistes puisqu'il s'agit notamment d'encourager la prescription des biosimilaires et autres bon marché (lire en page 10). La prescription " raisonnable " s'entend à la lumière de l'EBM " avec une attention particulière pour les antibiotiques, les inhibiteurs d'acide gastrique, les antidépresseurs et la polymédication, l'introduction de centres d'expertise, l'utilisation du soutien décisionnel électronique et la "medication review" ".