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Pierre, homme d'affaires pressé, " sucessful " et donc sans humanité, est obligé tous les cinq ans de faire appel à son cousin Adrien, bipolaire, afin que ce dernier lui donne pour un lustre la responsabilité des actions qu'il détient dans l'entreprise familiale d'apéritif. Celui qu'il appelle le fou et qui réside dans une institution, se révèle un désoeuvré poète qui s'intéresse aux fleurs, à la nature, aux gens... Bref, un homme très intelligent desservi par son hyperémotivité. Et quand Adrien débarque dans le luxueux hôtel parisien high-tech de Pierre, lui qui adule ce cousin qui l'a sauvé de la noyade, c'est avec la ferme intention de rester... Dans cette comédie balourde et attendue, on s'en doute, le fou, qui ne l'est pas tant que ça, va amender son cousin à l'efficacité impitoyable. Le propos du poète face à modernité sans âme évoque un mauvais "Mon oncle", 60 ans après le chef-d'oeuvre de Jacques Tati, dont il ne resterait ni la poésie, ni la légèreté voire même l'ironie souriante. La lourdeur de mon cousin atteint même les acteurs : aussi bien François Damiens (Adrien) que Vincent Lindon, dont le registre toujours granitique rappelle un Lino Ventura, en font des tonnes. Et quand l'avion privé de Pierre manque de se crasher et finit tout de même par un atterrissage, on se dit qu'il n'y pas que celui-ci qui est forcé : le rire aussi.