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C'est adolescente que le Dr Flamme quitte l'Afrique centrale, où elle est née, pour débuter ses études de médecine. A Namur tout d'abord puis à l'UCL. Une université où elle passera le concours pour devenir dermatologue. Elle entamera ses stages à Menin et à Mouscron puis à Mont-Godinne et à l'UCL. Formée à l'UCL pour la dermatologie puis à Erasme pour les muqueuses, elle se spécialise dans les muqueuses génitales et les pathologies anales. Une formation double relativement rare dans le métier. Passionnée par cette spécialité, elle continue à se former à l'étranger comme le jour précédent cet interview où elle assistait à un congrès en ligne donné à Chicago. Si elle a professé un temps en hôpital, elle reçoit actuellement en présentiel à son cabinet. " Ce qui ne m'empêche pas de donner des conférences en milieu hospitalier ", informe-t-elle. La pole dance est une discipline qui mêle danse et acrobaties autour d'une barre. " Ce sport est de plus en plus connu. Il y a une dimension très sportive ", confie Magali Flamme, qui a pratiqué cette discipline jusqu'il y a peu. Elle nous annonce la reconnaissance prochaine de la pole dance aux jeux olympiques. " J'ai toujours fait beaucoup de sport ", dit-elle. Une pratique régulière commencée à Bujumbura, puis au Rwanda et au Zaïre où des activités comme le ski nautique ou le rock acrobatique ont sculpté sa silhouette. Avec les études et la naissance de ses deux enfants, ce flot d'activités sportives s'est réduit mais le ski nautique se rappelle à elle. Une pratique qui lui fera remettre le pied dans le monde du sport. " A un moment, j'ai voulu faire un truc plus féminin. " Une collègue dermatologue lui a conseillé la pole dance et l'aventure a commencé. Ce sport nécessite beaucoup de travail des épaules et des bras et du gainage. " Lors de mon premier cours, j'ai bien cru que je n'allais pas continuer ", confie-t-elle. Mais au bout de trois mois seulement, elle a rejoint une équipe pour les cours avancés. Sur YouTube, quelques vidéos parleront d'elles-mêmes. Des capsules qui finiront par convaincre les lecteurs qui associeraient à tort ce sport au strip-tease. Ici, la force, la musculation, le maquillage ou les tenues sont travaillées avec soin. Une activité liée au monde du cirque qu'elle n'a pas pratiqué à la légère. Sur la page Facebook du Dr Flamme, des photos attestent même de certaines acrobaties : un sport de haut vol. Après avoir testé ses limites " de peur et de capacité physique ", le Dr Flamme a embrayé vers une pratique sportive plus classique. Il y a trois ans, une opération ne lui donne pas le choix : elle doit arrêter la pratique intensive de la pole dance. Elle a 45 ans et commence le vélo dans une équipe néerlandophone : de rode spaak. " Notre objectif est de récolter des fonds pour la lutte contre le cancer ", dit-elle non sans fierté. L'association flamande Kom op tegen kanker (KOTK), à laquelle elle participe, affiche près de 40 millions d'euros engrangés l'année passée. Pour ce faire, ils organisent des soupers spaghetti et vendent du cava. Chaque équipe de huit cyclistes cotise 2.500 euros tous les ans. Lors du rendez-vous annuel de l'association, l'arrivée, après un parcours de 125 km à vélo, se fait sur la grand-place de Malines. L'événement caritatif bénéficie du soutien des médias. Pour garder son niveau, Magali Flamme s'entraîne toutes les semaines et suit même des cours de spinning. " Je suis acharnée et passionnée ", nous dit-elle. Lorsqu'on la questionne sur les avantages qu'elle ressent de la pratique d'un sport à ce niveau, le Dr Flamme est sans appel : " cela m'aide à avoir du recul sur les choses. Je suis plus concentrée et attentive ". Elle se sent également plus ouverte et peut mieux accueillir ses patients. Elle essaye de transmettre sa passion à ses enfants afin qu'ils soient " cultivés à l'éveil ". Une forme d'évolution philosophique et spirituelle.