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Fukamachi Makoto est photographe de presse et suit une expédition japonaise sur l'Everest au début des années 80, lorsqu'au Népal, un quidam lui propose pour de l'argent l'appareil de George Mallory et Andrew Irvine qui tentèrent de vaincre l'Everest en 1924, sans que l'on sache s'ils avaient réussi avant de disparaître. Regrettant d'avoir refusé le marchandage, il part à la poursuite de l'homme et retrouve de ce fait la piste de Habu Jôji, jeune alpiniste japonais prometteur et de renom, impliqué dans l'accident de montagne d'un jeune garçon des années plus tôt, et qui a depuis disparu sans laisser de traces... Il décide de partir à sa recherche, laquelle doit le mener au fameux appareil photographique dont les clichés non développés devraient lever le mystère quant à l'exploit ou pas de Mallory... Adapté du fameux manga en plusieurs tomes de Jiro Taniguchi et Baku Yumemakura, le film de Patrick Imbert en respecte la trame, les parcours parallèles en d'autres temps et lieux des deux protagonistes, qui se retrouveront finalement sur l'Everest, et également la philosophie qui baigne l'alpinisme: l'important n'étant pas le sommet, mais le chemin qui y mène. Une approche très zen pour un film remarquable tant au niveau du scénario (de la bédé), aux allures d'enquête puis de thriller des cimes, des images de montagne qui parviennent à en rendre, par le dessin, le relief de manière stupéfiante, la beauté autant que le côté dangereux et vénéneux. Et bien qu'il s'agisse d'une production française, se déplacent dans ces images fabuleuses des personnages qui dans les traits et les mouvements un peu artificiels et saccadés rappellent, rendent hommage aux films d'animation japonais, au Château ambulant de Miyazaki notamment. Mêlant émotion, action et suspens, ce sommet en termes de cinéma peut prétendre au titre d' Everest de l'animation.