Le cancer du poumon est la maladie oncologique qui provoque le plus de décès. En Flandre, plus de 5.000 cas sont diagnostiqués chaque année, et la survie à cinq ans ne dépasse pas 22% chez les hommes et 28% chez les femmes. Le grand problème étant que la très grande majorité des malades ne sont diagnostiqués qu'à un stade tardif de la maladie.

Un mythe à oublier de toute urgence

Quant à savoir quel est le plus grand mythe qui persiste au sujet du dépistage du cancer du poumon, pour le Pr Jan van Meerbeeck, c'est clairement l'idée qu'il ne serait pas efficace. L'étude belgo-néerlandaise Nelson a démontré, sans l'ombre d'un doute, que dans une population à haut risque composée de gros fumeurs et ex-fumeurs, un dépistage en série au moyen d'un CT-scan à faible dose permettait d'obtenir une réduction de 24% de la mortalité associée à ce cancer - une conclusion confirmée depuis par plusieurs revues systématiques.

Il est un fait avéré qu'un dépistage annuel par tomodensitométrie chez les gros fumeurs abaisse la mortalité associée au cancer du poumon.

Chez les femmes, la réduction de mortalité grâce au dépistage pourrait même atteindre 30-40% en raison du risque plus élevé de carcinome pulmonaire (RR = 1,4) observé chez les fumeuses en comparaison avec des fumeurs masculins appariés pour l'âge. Des études récentes ont examiné plus en détail les moyens d'améliorer encore la sensibilité de ce screening, par exemple en adaptant les critères radiologiques: alors qu'on s'intéressait autrefois surtout au diamètre des anomalies observées, de nos jours, on regarde plutôt leur volume. D'autres travaux - comme la nouvelle étude " 4-in-the-lung-run" actuellement en cours au centre médical Erasmus à Rotterdam - se penchent sur une adaptation éventuelle de la fréquence du dépistage, qui serait par exemple organisé tous les deux ans plutôt que chaque année après un premier CT-scan négatif.

Enregistrement

Le grand défi, pour la task force, reste de transposer les résultats des études contrôlées dans un plan d'action pour l'implémentation du dépistage du cancer du poumon dans la pratique quotidienne. Le Pr van Meerbeeck est bien conscient des questions sociétales et éthiques spécifiques que va générer ce screening et s'exprime avec enthousiasme sur la question. "Contrairement aux programmes de dépistage qui existent déjà, par exemple, pour le cancer du côlon, du col de l'utérus ou du sein, le screening du cancer du poumon ne sera pas organisé sur la base de l'âge ou du sexe, mais ciblera spécifiquement les fumeurs et ex-fumeurs de longue durée... Toute la question étant évidemment de savoir comment identifier et atteindre cette population à risque."

Il souligne encore le rôle important dévolu au généraliste dans la lutte contre le cancer du poumon. Interroger systématiquement le patient sur ses habitudes tabagiques et consigner ces informations dans le dossier médical informatisé peut être très important pour sélectionner les bons candidats au dépistage, mais aussi parce que cet enregistrement forme la base de conseils de sevrage sur-mesure. De façon générale, l'objectif d'un programme de screening est d'identifier la maladie visée à un stade précoce, avant l'apparition des plaintes, afin d'améliorer les chances de guérison. Dans le cas du cancer du poumon, il y a toutefois encore un autre élément qui entre en jeu. " L'association entre le comportement tabagique et le risque de développer la maladie est tellement marquée qu'arrêter de fumer - ou, mieux encore, ne jamais commencer - devra toujours être la priorité des priorités", explique le Pr van Meerbeeck.

Interventions de sevrage tabagique

Son message est donc sans équivoque: "Le dépistage du cancer du poumon est indissociable des programmes de sevrage tabagique, des recherches internationales ont abondamment confirmé l'efficacité de cette combinaison." Plusieurs conférences du symposium du 7 octobre étaient d'ailleurs consacrées aux thèmes de la prévention et des interventions de sevrage tabagique.

Quant à savoir si le dépistage ne devrait pas être accessible à tous (fumeurs et non-fumeurs) en vertu du principe d'égalité, le Pr van Meerbeeck souligne que "même indépendamment de la question du coût, au vu des risques de sécurité associés aux CT-scans en série, il n'est pas défendable dans les groupes à faible risque".

La task force a actuellement fort à faire pour régler les préparatifs pratiques du lancement du dépistage du cancer du poumon dans le Nord du pays. Le but serait d'introduire le dossier auprès de l'agence de santé flamande courant 2023, mais plusieurs projets d'implémentation sont déjà en cours en prévision des possibles questions des autorités. La task force espère obtenir le feu vert pour déployer le dépistage à plus grande échelle à partir de 2026.

Le cancer du poumon est la maladie oncologique qui provoque le plus de décès. En Flandre, plus de 5.000 cas sont diagnostiqués chaque année, et la survie à cinq ans ne dépasse pas 22% chez les hommes et 28% chez les femmes. Le grand problème étant que la très grande majorité des malades ne sont diagnostiqués qu'à un stade tardif de la maladie. Quant à savoir quel est le plus grand mythe qui persiste au sujet du dépistage du cancer du poumon, pour le Pr Jan van Meerbeeck, c'est clairement l'idée qu'il ne serait pas efficace. L'étude belgo-néerlandaise Nelson a démontré, sans l'ombre d'un doute, que dans une population à haut risque composée de gros fumeurs et ex-fumeurs, un dépistage en série au moyen d'un CT-scan à faible dose permettait d'obtenir une réduction de 24% de la mortalité associée à ce cancer - une conclusion confirmée depuis par plusieurs revues systématiques. Chez les femmes, la réduction de mortalité grâce au dépistage pourrait même atteindre 30-40% en raison du risque plus élevé de carcinome pulmonaire (RR = 1,4) observé chez les fumeuses en comparaison avec des fumeurs masculins appariés pour l'âge. Des études récentes ont examiné plus en détail les moyens d'améliorer encore la sensibilité de ce screening, par exemple en adaptant les critères radiologiques: alors qu'on s'intéressait autrefois surtout au diamètre des anomalies observées, de nos jours, on regarde plutôt leur volume. D'autres travaux - comme la nouvelle étude " 4-in-the-lung-run" actuellement en cours au centre médical Erasmus à Rotterdam - se penchent sur une adaptation éventuelle de la fréquence du dépistage, qui serait par exemple organisé tous les deux ans plutôt que chaque année après un premier CT-scan négatif. Le grand défi, pour la task force, reste de transposer les résultats des études contrôlées dans un plan d'action pour l'implémentation du dépistage du cancer du poumon dans la pratique quotidienne. Le Pr van Meerbeeck est bien conscient des questions sociétales et éthiques spécifiques que va générer ce screening et s'exprime avec enthousiasme sur la question. "Contrairement aux programmes de dépistage qui existent déjà, par exemple, pour le cancer du côlon, du col de l'utérus ou du sein, le screening du cancer du poumon ne sera pas organisé sur la base de l'âge ou du sexe, mais ciblera spécifiquement les fumeurs et ex-fumeurs de longue durée... Toute la question étant évidemment de savoir comment identifier et atteindre cette population à risque." Il souligne encore le rôle important dévolu au généraliste dans la lutte contre le cancer du poumon. Interroger systématiquement le patient sur ses habitudes tabagiques et consigner ces informations dans le dossier médical informatisé peut être très important pour sélectionner les bons candidats au dépistage, mais aussi parce que cet enregistrement forme la base de conseils de sevrage sur-mesure. De façon générale, l'objectif d'un programme de screening est d'identifier la maladie visée à un stade précoce, avant l'apparition des plaintes, afin d'améliorer les chances de guérison. Dans le cas du cancer du poumon, il y a toutefois encore un autre élément qui entre en jeu. " L'association entre le comportement tabagique et le risque de développer la maladie est tellement marquée qu'arrêter de fumer - ou, mieux encore, ne jamais commencer - devra toujours être la priorité des priorités", explique le Pr van Meerbeeck. Son message est donc sans équivoque: "Le dépistage du cancer du poumon est indissociable des programmes de sevrage tabagique, des recherches internationales ont abondamment confirmé l'efficacité de cette combinaison." Plusieurs conférences du symposium du 7 octobre étaient d'ailleurs consacrées aux thèmes de la prévention et des interventions de sevrage tabagique. Quant à savoir si le dépistage ne devrait pas être accessible à tous (fumeurs et non-fumeurs) en vertu du principe d'égalité, le Pr van Meerbeeck souligne que "même indépendamment de la question du coût, au vu des risques de sécurité associés aux CT-scans en série, il n'est pas défendable dans les groupes à faible risque". La task force a actuellement fort à faire pour régler les préparatifs pratiques du lancement du dépistage du cancer du poumon dans le Nord du pays. Le but serait d'introduire le dossier auprès de l'agence de santé flamande courant 2023, mais plusieurs projets d'implémentation sont déjà en cours en prévision des possibles questions des autorités. La task force espère obtenir le feu vert pour déployer le dépistage à plus grande échelle à partir de 2026.