...

"L'idée n'est pas d'augmenter l'activité et de surconsommer, mais de faire le bon examen au bon endroit ; de s'ouvrir à la ville et d'attirer des collaborations au sein de l'Hôpital universitaire de Bruxelles (HUB) et au-delà, interhospitalières, en tant que seul hôpital pédiatrique de Belgique, pour en faire davantage encore un service de référence", amorce le Pr Paolo Simoni, chef du service de radiologie et d'imagerie médicale de l'Huderf. "22,4% de la population bruxelloise sont des enfants, dont 10% souffrent de pathologies chroniques ou lourdes. Bruxelles est aussi riche en nationalités, ce qui nous donne un nombre important de maladies rares. Nous voulons offrir à chaque enfant qui passe les portes le meilleur, quels que soient son milieu ou ses origines." L'Huderf a inauguré, en début de semaine, ses nouveaux locaux d'imagerie médicale dans le cadre de la poursuite de ses investissements d'agrandissement. Situé au premier étage, ce plateau technique totalement rénové occupe les anciens quartiers opératoires, à la croisée des soins intensifs et avec un accès facilité aux urgences. Une chambre de garde confortable permet d'accueillir le radiologue de service, un senior confirmé spécialisé en pédiatrie quasi en permanence vu la complexité des cas (traumas crâniens, notamment) reçus jour et nuit, notamment via d'autres hôpitaux du pays. La demande est telle que le nouveau service recevra d'ailleurs désormais aussi les samedis. Contraintes énergétiques obligent, le service n'a pas gagné en surface mais celle-ci a été maximalisée et complètement pensée pour accueillir des enfants. "La fonctionnalité est un défi dans un hôpital d'enfants où les contraintes sont particulièrement lourdes", souligne Paolo Simoni. " L'imagerie consomme des ressources numéraires, mais aussi écologiques: on estime qu'une seule IRM équivaut à 100 km aller-retour en voiture. Réduire les dépenses énergétiques comme ne pas mettre d'eau chaude aux lavabos dans les toilettes par exemple, nous permet de mieux chauffer." Les deux nouvelles salles de radiographie classique, dont une équipée en scopie, partagent une unique salle des commandes intermédiaire afin d'optimiser les ressources humaines et de faciliter les écolages - "un partage instantané des connaissances dans le cadre d'un hôpital universitaire, et pas seulement entre médecins mais également avec les paramédicaux", précise le Pr Simoni. Entre les salles d'imagerie, des locaux neutres et lumineux, loin des machines, permettent d'accueillir familles et enfants pour discuter des résultats et des protocoles. "On est vraiment dans une structure pédiatrique qui fait l'essence de notre hôpital", se réjouit Anna Groswasser, directrice générale adjointe de l'Huderf. "Dans la technologie et dans la prise en charge des patients pour améliorer leur expérience, mais aussi pour améliorer la qualité et la sécurité des soins, et la qualité de vie des équipes qui y travaillent au quotidien." Exit l'imagerie médicale souvent cantonnée aux étages enterrés des bâtiments hospitaliers dans des pièces aveugles, renvoyant une image sombre voire mortifère, le nouveau service se veut baigné de lumière naturelle. Tout comme les trois salles d'échographie, le scanner (basse dose) occupe une pièce dotée de grandes fenêtres (plombées anti-rayons). Et la distraction s'invite partout pour diminuer l'anxiété et rendre les examens moins impressionnants, voire ludiques. Un écran sur le scanner permet par exemple de projeter des dessins et messages adaptés vers l'enfant. L'IRM, autre machine "lourde", est bordée d'une fresque spatiale représentant la galaxie et plafonnée d'un ciel étoilé avec variateur de couleurs. Un système de divertissement intégré permet de diffuser des vidéos à l'intérieur du tunnel et la technologie "Quite" réduit les bruits lors des séquences d'acquisition des images. "Faire entrer une TV dans une résonance magnétique, d'un point de vue physique, c'est assez révolutionnaire", s'étonne Paolo Simoni. "Le champ est de 3 Tesla, un des plus puissants en Europe. Les examens sont plus rapides, cinq minutes au lieu de dix pour le cerveau par exemple, ce qui a un impact majeur en cas d'anesthésie générale." CT-scan et IRM embarquent l'IA, qui permet d'optimaliser les images et de gagner du temps en acquisition comme en post-traitement. "Nous ne faisons pas que des images, nous faisons aussi de la médecine et nous nous occupons de l'humain. L'imagerie n'est qu'un autre stéthoscope...", sourit le chef de service.