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Comment les médecins généralistes vivent-ils leur pratique? Combien de temps y consacrent-ils? C'est pour mieux cerner leur expertise - et les besoins pour l'avenir (quotas 2029) - qu'une importante enquête vient d'être menée à la demande du ministre de la Santé publique et de la Commission de planification - offre médicale du SPF Santé publique. Près de 3.000 généralistes y ont pris part, un échantillon représentatif des 12.600 MG belges. Premier enseignement, la notion de "temps plein" fait le grand écart. Si la semaine idéale devrait compter entre 38 et 40 heures, seuls 17% des MG - les plus jeunes - prestent cet horaire. La moitié des MG bossent 50 à 64 heures et un sur cinq (parmi les plus âgés) davantage encore. Il faudra donc bien plus d'un jeune généraliste - "deux à trois", estime le Dr Paul De Munck (GBO) - pour remplacer chaque futur retraité (15% des MG actuels). Conséquence, cette charge de travail, que 75% des médecins estiment "importante", voire "très importante", ne permet plus de prendre de nouveaux patients pour un praticien sur cinq, ou seulement sous strictes conditions (même famille, p.ex.) pour près de six MG sur dix. Combien de temps passé 'au chevet' du patient? En moyenne, 38 minutes en visite à domicile et 21 en consultation pour, au total, 73% du temps de travail. Le quart restant est dédié à l'agenda, la gestion des dossiers, les gardes (moins à Bruxelles), la formation continue et la littérature médicale, etc. À noter que le temps passé avec le patient est un peu plus long à Bruxelles (49 minutes à domicile) et en Wallonie (40 minutes) et en zones rurales (+ 2 minutes) et un peu plus court chez les médecins hommes (- 8 minutes) et chez les plus de 50 ans (- 2 minutes). L'enquête montre également que la pandémie de covid-19 a eu un impact à la fois conséquent et durable, au niveau de la charge administrative (téléconsultations, notamment) mais aussi de la teneur même des consultations, avec davantage de soins psychologiques et moins de préventif, et des tâches désormais plus complexes. Enfin, on s'oriente clairement vers une structure organisationnelle différente, orientée davantage vers une pratique de groupe plutôt qu'en solo afin de mieux répartir et organiser les tâches entre confrères, voire en cabinet de groupe multidisciplinaire pour mieux accorder les soins aux besoins des patients avec d'autres professionnels des soins. Une évolution finalement bien en accord avec le souhait de disposer d'une semaine de travail de 38-40 heures et avec le futur New Deal.