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Dans cette enquête, un échantillon représentatif de 6.000 Belges a été interrogé. Huit pour cent des répondants déclarent avoir roulé sous l'emprise de drogues au moins une fois par mois. C'est surtout chez les jeunes de 18 à 34 ans que ce phénomène prend de l'ampleur: dans cette catégorie d'âge, 19% des conducteurs conduisent chaque mois sous l'emprise de substances. Il y a deux ans, cela ne concernait encore que 11% d'entre eux. Selon l'institut Vias, cette explosion est due à la pandémie de Covid-19: les jeunes ayant très peu de possibilités de sortie, ils se sont tournés vers la consommation de drogue à la maison. Les données de l'Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC) permettent de déterminer les drogues les plus couramment consommées. Au cours des six premiers mois de 2021, 7.470 conducteurs ont été verbalisés pour drogues au volant. Sur les conducteurs testés positifs, 67% avaient fumé du cannabis, parfois en combinaison avec d'autres drogues, 24% étaient sous l'emprise de cocaïne, 18% sous amphétamines. Ici aussi, cocaïne et amphétamines étaient parfois mêlées à d'autres substances. Au total, un conducteur sur cinq testé positif avait mélangé plusieurs drogues. Le gaz hilarant a la cote, toujours selon l'enquête. Chaque mois, 8% déclarent avoir roulé sous l'emprise de cette drogue au moins une fois, pour 19% dans le groupe des 18-34 ans. Le gaz hilarant peut paraître assez inoffensif, mais il n'en est rien. "Directement après inhalation, la personne est plongée dans un état euphorique de courte durée, potentiellement accompagné d'effets de type vertige, perte d'équilibre et brouillard mental. De quoi évidemment impacter la conduite. En cas d'utilisation régulière, troubles de l'humeur, dépression, anémie et lésion du système nerveux (du fait du manque de vitamine B12) peuvent également survenir", met en garde Sarah Wille du INCC. Le gaz hilarant ne se détecte pas lors du simple contrôle anti-drogues. Vu sa dangerosité pour la conduite et la santé, l'institut Vias propose toutefois de durcir et d'harmoniser les règles sur le gaz hilarant. Dans certaines communes, il est aujourd'hui d'ores et déjà interdit d'en posséder ou d'en consommer, mais cette posture n'est pas généralisée. Le Vias entend promouvoir l'extension de l'interdiction de consommation et de possession de gaz hilarant dans tout le pays, à l'exception des utilisations professionnelles. L'usage de drogues ne constitue pas le seul danger pour la sécurité routière. La moitié des automobilistes flamands de 18 à 54 ans avouent avoir eu des difficultés à garder les yeux ouverts au volant au cours des mois précédents, comme le montre une étude menée par la VSV (Vlaamse Stichting Verkeerskunde). Chez les jeunes (18-29 ans) et les conducteurs possédant une voiture de société, les chiffres sont encore plus élevés: respectivement 63% et 58%. La moitié des personnes interrogées déclarent avoir roulé plusieurs fois par an après plus de 17 h sans sommeil. Il faut savoir que les effets sur la vigilance et la conduite sont comparables à 0,5 g/l d'alcool dans le sang. La Vlaamse Stichting Verkeerskunde a lancé une campagne pour sensibiliser les conducteurs aux dangers de la somnolence au volant. Une courte sieste de huit minutes à un quart d'heure permet de gagner deux heures de vigilance, explique le Dr Inge Declercq, experte du sommeil à l'UZA. "Monter le son de la radio ou rouler la fenêtre ouverte n'influe pas du tout sur la somnolence, que du contraire." Cette courte sieste ne semble pas encore être entrée dans les moeurs: seuls 8% des répondants déclarent faire un petit somme pour se remettre d'aplomb. Le Dr Inge Declercq nous livre quelques secrets pour réussir sa micro-sieste: - Elle doit être courte. Une sieste de huit minutes suffit. Il vous faut toujours quelques minutes pour tomber endormi. N'oubliez donc pas de mettre un réveil 15 à 20 minutes plus tard pour être sûr de vous réveiller. - Optez pour un endroit suffisamment confortable: votre voiture par exemple, mais en respectant le code de la route. N'oubliez pas non plus de bien ventiler. - Prendre un café juste avant la micro-sieste augmente encore l'effet bénéfique de celle-ci. Évitez toutefois la caféine dans les huit heures précédant votre endormissement habituel. - Ne dormez en journée que si vous vous sentez somnolent. Somnolence et fatigue ne sont pas synonymes. Dans le premier cas, vos yeux se ferment, vous baillez et sentez que vous pourriez tomber endormi rapidement.