...

Malgré son nom à la Zucchero Fornaciari ou Eros Ramazzotti, Paolo Nutini n'est pas italien mais écossais, lequel a flirté régulièrement avec les premières places des charts britanniques dès son premier album en 2006. Pas de "canzone" dans son chef, plutôt du rock mais d'un bel éclectisme, qui varie du kraut-rock en passant par le post-punk voire le folk. Rien que ça... Fort d'un hiatus de huit ans, le voici qui revient en force avec un album long de 16 titres, témoin de sa fringale, qui brille par sa... diversité. Cela débute par un Aftermath où la voix du multi-instrumentiste sonne comme celle râpeuse et aiguë d'un Robert Plant des débuts, avant de s'en aller voguer dans des contrées progressives. Radio, qui la suit, est au contraire d'un dépouillement folkeux digne d'un John Martyn, l'un des héros de Paolo. C'est la soul qui marque ensuite Through The Echos, tandis que Acid Eyes se la joue pop et que Stranded Words à l'inverse offre toutes les apparences d'une nocturne. Si Lose It et Shine a Light sont résolument dans la veine du rock alternatif, le premier dans son crescendo et sa voix mégaphonée (Nutini fait autant varier son organe vocal que sa musique, lequel rappelle celui éraillé de Janis Joplin sur Everywhere) évoque Flash And The Pan, tandis que Petifried By Love et son synthé de kermesse est d'un rockabilly digne de Dave Edmunds. Abigail flirte avec la country folk de Johnny Cash (tout comme le final Writer) alors que Children of The Stars singe Al Stewart, sans que le Britannique n'oublie de payer allégeance au kraut-rock qu'il affectionne sur Take Me, Take Mine. Toutes ces influences qui pourraient passer pour un manque de personnalité constituent celle de Paolo Nutini, compositeur hors pair qui les "interprète" à sa façon.