Frank Vandenbroucke, le SPF Santé publique, l'Inami et l'AFMPS lancent, avec le concours de la SSMG et de Domus Medica, une campagne contre le mésusage des psychotropes et des antidépresseurs. Objectif: une désescalade médicamenteuse.
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" La consommation de psychotropes, tels que les antidépresseurs, les somnifères et calmants, les antipsychotiques et les psychostimulants est alarmante en Belgique", introduit Frank Vandenbroucke. " En 2022, environ trois millions de Belges ont pris au moins un psychotrope. Soit un Belge sur quatre. Les somnifères et calmants sont les médicaments les plus courants, suivis de près par les antidépresseurs. Ces traitements psychotropes ne sont pas toujours adaptés aux besoins du patient, sont souvent prolongés de manière injustifiée, sont peu suivis et rarement remis en question."C'est pourquoi le ministre de la Santé publique rappelle avoir investi 330 millions d'euros dans la santé mentale au niveau fédéral dont 165 millions dans une nouvelle convention psychologique de première ligne (lire en page 10). Ce ne serait que le début d'un investissement massif en santé mentale. 3.000 psychologues cliniciens participent à la convention pour accéder au patient psychotique et dépressif sur le lieu de vie à domicile, en institution ou en hôpital. VDB a renforcé drastiquement le poids des équipes mobiles de crise à domicile pour agir en amont. Il n'existe aucune liste d'attente au sein de la convention et il n'y a pas de pénurie de psychologues cliniciens, insiste le ministre. Son objectif est de réunir et faire communiquer entre eux trois acteurs principaux de la lutte contre le mésusage des antipsychotiques: le pharmacien, le médecin généraliste et le psychologue clinicien. Ce pour arriver à un usage rationnel des médicaments antipsychotiques (lire encadré). L'objectif est d'éviter de tomber trop vite dans une thérapie forcément médicamenteuse qui parfois crée de la dépendance et proposer des alternatives. Le patient doit être informé tout au long du traitement du suivi avec une attention particulière portée aux effets secondaires. Pour ce faire, les acteurs de soins (médecins et psychologues cliniciens en particulier) doivent réaliser, en synergie, un plan de traitement axé sur le besoin réel du patient. La campagne est une relance de sensibilisations précédentes mais elle est plus massive et financièrement mieux dotée. Elle a pour base principale un site internet évolutif qui contient les recommandations de bonne pratique (RBP) basées sur les découvertes scientifiques les plus récentes. Celles-ci sont traduites en français (et en néerlandais) dans la mesure du possible. L'accent est mis sur la collaboration interdisciplinaire. Fort de ces informations en ligne, le professionnel de soins est vivement encouragé à stopper la spirale infernale de la médication, précise Sabine Stordeur, DG Soins de santé du SPF Santé publique. "Le site internet est extrêmement convivial et relié directement à la source que le médecin peut consulter à sa guise[1]. Il contient également des détails sur les nouvelles réglementations. La campagne est entièrement digitale pour permettre ce caractère évolutif et parce que c'est le canal privilégié par les jeunes. La campagne durera huit mois et mettra l'accent tour à tour sur un acteur et sur une molécule. Par exemple sur le mésusage des psychotropes pour lutter contre les troubles de l'attention ou pour booster les performances lors des examens. L'objectif est la ''désescalade médicamenteuse''."La SSMG, Domus Medica et les associations professionnelles des pharmaciens et des psychologues cliniciens participent à la campagne. Côté autorités de santé, les principaux acteurs sont là: le SPF Santé publique, l'Inami et l'AFMPS (Agence fédérale du médicament et des produits de santé).