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Fondé voici 20 ans par Yves Bernard, qui le voit à la fois comme un centre d'art contemporain et un laboratoire permettant aux artistes de rechercher, d'expérimenter et de créer à l'aide des sciences et technologies, l'IMAL (Interactive Media Art Lab) a rouvert ses portes le long du canal à Molenbeek, et s'offre dès lors une visibilité beaucoup plus grande, accrue même par la collaboration avec le centre genevois, chercheur d'antimatière. Le duo Semi Conductor introduit l'expo de dix artistes par une vidéo montrant l'aspect artistique de la construction de l'accélérateur de particules, tout en donnant la parole à deux théoriciens de la science qui en définissent les enjeux. Cosmic Strike de Lea Porsager plonge pour sa part le visiteur dans un long mantra, proposant les techniques spirituelles comme moyen d'acquisition des connaissances. Yunchul Kim se sert lui des muons, particules élémentaires, pour construire trois lustres distincts : l'un organique dans son système tubulaire, le second semblant surgir du passé et le troisième plus futuriste. Supralunar est une sorte de mappemonde électronique conçue par Juan Cortés, basé sur les travaux de Vera Rubin sur les galaxies spirales, recherches qui font le lien entre la matière noire et le mouvement rotatif des galaxies. Voilà pour l'explication. Mais ces installations peuvent s'appréhender uniquement pour leur aspect esthétique : c'est le cas de Scalar oscillation, installation diptyque vidéo qui imagine l'univers de la physique des particules au travers d'images et graphiques provenant de diverses sources scientifiques. D'autres, comme Yu-chen Wang, se concentrent de façon poétique sur l'histoire de la physique des particules, par le biais d'un collage de formes, d'images et de voix. Parmi les oeuvres proposées dans l'expo, Julieta Aranda remet en cause de façon spectaculaire les développements scientifiques et technologiques au coeur du débat aujourd'hui et leurs impacts sur notre planète, tandis que James Bridle fait défiler sur un simple écran des séries de nombres gérés par des robots, mettant en valeur le concept de nombres aléatoires (qui ont leur importance en mécanique quantique), symbole d'originalité, de diversité et de pensée créative, et de plus en plus battu en brèche dans notre quotidien, devenu fortement algorithmique. Du simple écran à la grande installation multimédia, Quantum fusionne à son tour au niveau de l'art... du plus grand au plus petit. Quantum : In search of invisible, jusqu'au 16 août à l'IMAL, 30 quai des Charbonnages à 1080 Bruxelles. Renseignements : 02 410 30 93 www.imal.org ouvert du mercredi au vendredi de 12 à 19H, le week-end de 11 à 18H.