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Avec Les années manquantes, il revient cette fois sur celles d'adolescence et de jeune adulte, qui le voit confié à une grand-mère maternelle catalane française qu'il ne connaît pas, admirer le frère maternel, ancien militaire revenu d'Indochine puis d'Algérie également vaincu par la vie, et qui sombre, tel un Titanic, en se saoulant de nuits blanches. Le second retour de ses parents pieds-noirs, chassé à nouveau d'Algérie du fait des nationalisations, est l'occasion d'un autre divorce, cette fois entre une mère qui elle aussi s'octroie enfin la liberté, l'indépendance, et un mari perdu, devenu apatride, orphelin de celle qui était son seul pays. Usant à merveille de ses prodigieuses facultés mnésiques, la description d'un séjour du petit "orphelin" chez les bourgeois bienveillants de Perpignan se révèle à la fois poignante et proustienne, Pancrazi pratique la phrase longue, marathonienne, sans jamais s'essouffler, en laissant le point de côté. Au travers de ce panégyrique familial, l'écrivain ressuscite ses proches désormais lointains et enterre son chagrin.