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E nseignement n° 1: une détection et une riposte plus rapides dépendent d'une surveillance mondiale plus forte et de données plus complètes Lorsqu'une nouvelle maladie apparaît, une détection précoce est indispensable pour contenir sa propagation. Des systèmes de surveillance européens sont donc essentiels. Face au Covid-19, ces systèmes "ont recueilli avec succès les rapports sur les foyers de contamination de pneumonie dès le 31 décembre 2019. Une fois que la séquence génomique a été publiée à la mi-janvier, les travaux de mise au point de tests, de traitements et même de vaccins ont véritablement pu démarrer". N°2: des avis scientifiques clairs et coordonnés facilitent les décisions politiques et la communication publique Les premiers mois (on va dire décembre 2019 à mars 2020) ont été déterminants. Or, la crise a révélé "le niveau inégal de recherche et des avis dans les différents États membres, ainsi que les différentes approches adoptées pour fournir et exploiter lesdits avis. Il en a résulté des données incomplètes, parfois contradictoires et souvent source de confusion en raison de la diversité des messages dans les différents États membres".L'UE a donc créé un Groupe consultatif d'experts sur le Covid-19 ainsi que la Plateforme de conseil scientifique de l'UE sur le Covid-19. Ces instances complètent la mission du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Mais il reste à désigner un "porte-parole" Covid-19 européen pour faire le lien entre scientifiques, politiques et citoyens. Ce nouvel "épidémiologiste en chef européen" (un peu à la manière du Dr Anthony Fauci aux États-Unis) est à créer. Il en existe un dans la plupart des pays européens. N°3: la préparation passe par des investissements, un contrôle et un réexamen constants La possibilité d'une crise pandémique de cette ampleur, de fait, n'avait pas été suffisamment préparée ni financée, admet la Commission. "Il existait certes de nombreux plans de préparation, mais les systèmes et les infrastructures nécessaires pour les mettre à jour et les appliquer n'ont pas toujours répondu aux exigences requises. Comme dans de nombreuses autres parties du monde, un sous-financement historique et systémique en matière de préparation aux crises a considérablement entravé les premiers efforts de riposte dans de nombreuses régions d'Europe." Or le coût de l'inaction a été supérieur au coût de l'investissement insuffisant... N°4: les outils d'urgence doivent être prêts, plus rapides et plus faciles à activerOutre une meilleure coordination des politiques de santé publique dans toute l'Europe, l'UE pense qu'un "outil d'aide d'urgence" doit être mis en place qui puisse être actionné rapidement. Le but est " une augmentation du financement, ou d'autres mécanismes permettant d'apporter un soutien rapide à la recherche, au développement, à la production et à la passation de marchés de contre-mesures essentielles".N°5: la coordination des mesures devrait devenir un réflexe pour l'EuropeIl faut éviter à l'avenir des réponses unilatérales, non-coordonnées des États-membres. Ensuite, les approches nationales ayant montré leurs limites, une plus grande solidarité s'est développée au sein de l'Union. Une entité centrale de coordination devrait être activée. N° 6: des partenariats public-privé renforcés et des chaînes d'approvisionnement plus solides sont nécessaires pour les équipements critiques et les médicamentsLa crise a révélé les besoins criants, en Europe, en matériel et produits de toute sorte: médicaments, respirateurs, masques. Le marché international pour ces fournitures s'est tendu. L'Europe s'est retrouvé face à des pénuries (masques, dépistage, tests) et un manque de personnel. Un goulet d'étranglement s'est fait jour au niveau de l'industrie pharmaceutique et des fabricants de ces produits. Devant le déficit de connaissances, l'UE propose l'Hera (autorité de préparation et de réaction en cas d'urgence sanitaire) pour renforcer les capacités de production et de distribution ainsi qu'un outil souple de financement et de passation de marchés. N° 7: une approche paneuropéenne est essentielle pour que la recherche clinique soit plus efficaceLes essais cliniques des vaccins doivent être approuvés plus rapidement. L'approche européenne fragmentée a été la porte ouverte aux variants. Or, ceux-ci sont l'obstacle principal à la victoire contre la pandémie. La Commission soutient dès lors un nouveau réseau d'essais de traitements et de vaccins à l'échelle de l'UE, appelé Vaccelerate afin d'arriver à "une approche structurée pour les essais cliniques dans l'UE dans les crises futures". Ce réseau serait utile aussi en matière de cancers. Dans ce cadre, on a pu dégager 400 millions d'euros pour les candidats vaccins BioNTech et CureVac. N° 8: la capacité à faire face à une pandémie est tributaire d'investissements continus dans les systèmes de santéFace au Covid-19, c'est d'abord le personnel soignant qui a répondu "présent". Donc, "il convient d'intensifier les investissements en faveur de l'efficacité des systèmes de santé, notamment pour améliorer les conditions de travail et l'attractivité des professions du secteur de la santé et des soins". Un programme européen pour la santé entend notamment renforcer la télémédecine. N° 9: la préparation et la riposte à la pandémie sont une priorité mondiale pour l'EuropeL'UE et les États membres ont notamment travaillé ensemble en vue de rapatrier les citoyens de l'UE bloqués à l'étranger. Des dispositifs comme ACT et Covax ont permis le partage de doses avec les pays pauvres pour un budget avoisinant les trois milliards d'euros (dont 1,3 milliard de budget européen). N° 10: lutte contre la mésinformation et la désinformationLa mésinformation a accéléré la méfiance envers la vaccination. L'UE propose de coordonner tous les acteurs-clés (plateformes et médias) en vue d'une information de qualité tout en garantissant la liberté d'expression. La lutte contre l'ingérence étrangère visant à désinformer est également indispensable.