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Pour ce faire, elle publie une étude épidémiologique rétrospective de 16 ans (2004-2019) purement descriptive de l'état des lieux en Belgique. Ce rapport fournit des informations sur l'évolution de l'incidence au fil du temps, les chances de survie des patients (pronostic) et les projections de l'incidence jusqu'à 2030. - Les tumeurs des os et des tissus mous sont des maladies rares (1,7% de l'ensemble des tumeurs). Il existe de grandes différences d'incidence entre les groupes d'âge: 1/8 des cancers chez les enfants (0-19 ans), 1/22 chez les adolescents et jeunes adultes (20-39 ans), 1/61 chez les adultes (40-69 ans), 1/77 chez les adultes seniors (> 70 ans). - Dans les années à venir, il faut s'attendre à une majoration du risque (+ 0,6%/an) d'être atteint d'une tumeur des os ou des tissus mous. - Ces dernières années, l'accroissement de l'incidence a été principalement observée chez les hommes âgés de plus de 60 ans et les femmes âgées de plus de 75 ans pour des tumeurs du stroma gastro-intestinal [GIST]. - Point positif, la survie pour ce type de tumeur s'est améliorée au cours des 16 dernières années (survie spécifique de ces tumeurs [survie relative] à cinq ans pour les patients diagnostiqués entre 2004 et 2009 = 70% vs même survie spécifique à cinq ans pour les patients diagnostiqués entre 2014 et 2019 = 74%). Cette amélioration s'avère plus prononcée pour les patients âgés de 40 ans ou plus (pronostic à cinq ans amélioré de 5,5%). Ce pronostic est encore meilleur chez les enfants, adolescents et jeunes adultes (78%), mais pas de changement significatif de la survie depuis 15 ans. - Les jeunes patients sont plus touchés par les tumeurs solides ou les hémopathies malignes. Enfin, nos interlocuteurs insistent sur la grande hétérogénéité en fonction des sous-types de tumeurs et citent, en exemple, deux paramètres illustratifs: - L'âge médian: la tumeur rhabdoïde frappe surtout les enfants < 10 ans, alors que la tumeur angiosarcomateuse frappe surtout les patients de 70 ans ou plus. - La survie à cinq ans: le dermatofibrosarcome protuberans connaît une survie à cinq ans de 100%, alors que pour l'angiosarcome, elle plafonne à 30%. Les tumeurs des os et des tissus mous sont des maladies complexes qui requièrent un traitement, une expérience et une expertise spécifiques. Dans l'ensemble, elles ont connu dans la dernière décennie un accroissement de la survie. Parallèlement, on a observé, de 2004 à 2019, un accroissement de l'incidence des cancers osseux et des tissus mous, principalement dû aux GIST.