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Gibbis, Santhea, Unessa et Zorgnet-Icuro recensaient 533 patients en soins intensifs au 15 novembre. "Selon les modèles prévisionnels, l'on atteindra les 300 hospitalisations par jour d'ici la fin de la semaine", prévenaient lundi soir les quatre fédérations hospitalières. "D'après ces mêmes modèles, cette situation ne va pas s'améliorer d'ici peu."Le comité Hospital & Transport Surge Capacity (HTSC) a d'ailleurs décidé de faire passer les hôpitaux en phase 1B d'ici vendredi. Les institutions devront consacrer 50% des lits en soins intensifs et quatre à six fois ce nombre de lits en hospitalisation conventionnelle pour la prise en charge de patients Covid-19. "Le dernier changement à ce niveau (à 33%) a eu lieu il y a seulement six jours. La vitesse à laquelle l'on passe d'une phase à l'autre en dit long, avec en prime une énorme pression sur les hôpitaux. Les interventions planifiables devront être reportées, les salles d'opérations seront pour beaucoup fermées et les interventions complexes qui requièrent une admission ultérieure en soins intensifs ne pourront tout simplement plus avoir lieu", alertent les fédérations. Le manque important de personnel perturbe également le fonctionnement des hôpitaux. Le Dr Benoît Rondelet, directeur médical du site Godine du CHU UCL Namur, indiquait la semaine passée qu'il avait dû fermer six de ses 28 lits USI en raison de l'absentéisme. Les causes de cette pénurie de personnel sont diverses: contaminations et quarantaines, nombreuses infections ordinaires et absences pour cause de maladie de moyenne/longue durée en raison de la fatigue intense accumulée par les soignants depuis mars 2020. Les fédérations hospitalières rappellent que les généralistes tirent également la sonnette d'alarme depuis quelques semaines (lire jdM N°2691). "Les urgences déjà bien surchargées doivent à présent s'occuper des patients souffrant de troubles ordinaires non urgents puisque les médecins généralistes sont eux aussi surchargés. Un cercle vicieux s'installe et menace de plus en plus de faire chavirer le système des soins de santé."Les hôpitaux belges ont demandé au comité de concertation, qui s'est réuni mercredi, de prendre des mesures radicales et durables que la population est capable de respecter sur une période suffisamment longue. Pour les coupoles hospitalières, il est temps d'envisager la vaccination obligatoire de l'ensemble de la population et ne plus repousser le débat sociétal en la matière.