La quatrième campagne de vaccination contre le Covid a démarré en Belgique, avec, comme nouveauté, la possibilité de se faire vacciner directement en pharmacie ou en cabinet de médecine générale. La semaine dernière sur La Première, Audrey Bonnelance, généraliste à Woluwé Saint-Pierre, soulignait que si la possibilité existait, cette vaccination était en réalité compliquée.
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La campagne de vaccination a pourtant bien démarré. En Wallonie, quasiment 220.000 personnes étaient inscrites ou se sont fait vacciner la première quinzaine de septembre. "Un chiffre largement au-delà de nos espérances", se réjouit Christie Morreale, ministre wallonne de la Santé. "Pour les dix premiers jours, tout était complet dans l'ensemble des 22 centres de vaccination de Wallonie."Nouveauté de cette campagne, à côté de ces centres de vaccination, les pharmacies (à peu près 200 en Wallonie) et les généralistes ont également pu proposer la vaccination au Covid-19 à leur patientèle. "Contrairement à la première campagne où nous avions invité l'ensemble de la population, nous avons pu cette fois progresser dans le maillage et ainsi répondre aux demandes de la population", justifie Christie Morreale. Le problème relaté par le Dr Audrey Bonnelance sur les ondes de La Première est protéiforme. Il y a d'abord les problèmes logistiques. "Il faudrait que j'organise la vaccination dans mon cabinet pour avoir plusieurs patients d'affilée. Il faudrait idéalement six à dix patients volontaires." En outre, il faut prévoir un temps d'observation de 15 à 20 minutes par patient. La préparation des doses pose également problème. "Il faut prescrire ces doses et allerles chercher dans un horaire assez restreint - puisque le pharmacien doit aussi s'organiser." La généraliste estime in fine qu'il est complexe de vacciner "tant que la livraison n'arrive pas au cabinet des médecins généralistes et que les conditions de conservation des flacons sont compliquées". La solution? Les conditions d'obtention d'un vaccin anti-Covid doivent être les mêmes que pour les autres vaccins. "C'est en discussion, mais il y a manifestement un blocage au niveau de l'AFMPS, qui refuse que les flacons de doses soient livrés directement chez le généraliste. C'est une histoire d'équipement." Christie Morreale est consciente de ce problème et l'englobe de la problématique de la tarification, fixée par l'État ou plus justement par Frank Vandenbroucke, ministre fédéral de la Santé. "Cette tarification a fait l'objetd'une deuxième négociation - qui me semblait assezjustifiée - dans laquelle il a été proposé de pouvoirrépondre à une demande que les régions formulaientdepuis de très nombreux mois, à savoir que les vaccinspuissent directement être délivrés aux médecinsgénéralistes pour ne pas leur demander d'aller dans unepharmacie ou dans un centre de vaccination.Cela demande, en termes d'organisation, un travail assez lourd pour des médecins généralistes déjà surchargés. Selon toute vraisemblance et selon les informations quel'on a reçues de l'AFMPS, lasituation semble se débloquer.La logistique permet désormais - il y a maintenant des unidoses - de ne pas jeter de vaccins et d'outiller les médecins généralistes dans des délais imminents. Pour l'heure, nos pratiques sont identiques à celles qui précédaient pour les autres épisodes de vaccination."Espérons que la situation se réglera avant la fin de la campagne de vaccination, puisqu'elle s'annonce plus courte que les précédentes.