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Au centre d'un scandale financier, Borkman se terre dans sa cave depuis huit ans, grattant sa seule guitare, tandis que sa femme Sarah rumine sa déchéance à l'étage et le scandale que son mari a provoqué. Survient Gwendoline, la soeur jumelle de son épouse, qui a élevé comme son fils Adrien pendant que son géniteur purgeait sa peine. Voilà le jeune homme pris entre deux feux: entre sa mère physiologique et celle de coeur, tandis que le sien se tourne vers la veuve et riche voisine, la pulpeuse Vany Compagnucci, laquelle pourrait, vu son âge, être... sa mère. Objet de désir ou de possession, Adrien et sa jeunesse tentent d'échapper à l'ambiance délétère de cet univers de souvenirs décrépis, de dissolution et de désillusion. Rythmé par des morceaux rock, voire punk, de riffs distordus, de Amyl and the Sniffers, des Breeders, des New York Dolls ou de Johnny Thunders qui en fit partie, chantés par les cinq excellents comédiens, Les Borkman se révèle, malgré son originalité sur la belle jeunesse en rébellion, totalement distendu au niveau de ses accords, ce qui est paradoxal pour un spectacle qui met en exergue des chansons rock au contraire des plus ramassées à la manière de celles des Ramones, dont un des morceaux est asséné en bonus track. Heureusement, la dernière chanson "lost song" (ou lost son?), pillage classique dont Gainsbourg était coutumier et immortalisé par Jane Birkin, est tiré de Peer Gynt de Grieg sur un livret de Ibsen. À défaut de la pièce, on retrouve l'auteur...