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Situé dans le centre historique de Saint-Rémy-de-Provence, L'Hôtel Le Saint-Rémy fut d'abord celui "particulier", propriété d'un Colonel Chabert immortalisé par Balzac, militaire de grande valeur décoré par Napoléon Bonaparte durant les campagnes d'Italie. Une belle Histoire et une belle histoire, puisque c'est au cours d'un séjour à Saint-Rémy de Provence, que l'officier tombe amoureux et décide de s'y installer afin de poursuivre son idylle provençale et provinciale. Chabert y meurt, ne laissant dans son sillage aucun héritier. L'hôtel particulier acheté par la famille Mistral (sic! ) Bernant fut ensuite légué aux Soeurs du couvent Saint Joseph. Le lieu a connu bien des destinées différentes: transformé en école en 1932, à cheval sur les principes républicains, il devint centre... équestre, puis de vacances, ce qui le changeait autant de sa vocation scolaire que de l'accueil des équidés, pour finalement devenir la demeure du créateur de mode Christian Audigier. Il connaît une nouvelle vie et destinée sous forme d'hôtel de luxe, grâce à l'impulsion de son désormais propriétaire, Didier Rivière. Ce dernier a débuté sa carrière dans l'hôtellerie en 2001, Le Saint-Rémy étant son quatrième Boutique-Hôtel. Tombé amoureux des lieux, ce coup de foudre lui fait voir des étoiles - celles de Daudet, autre amoureux des Alpilles, dans le conte éponyme tiré des Lettres de mon moulin -, au nombre de cinq, celui que l'on attribue aux plus beaux hôtels des Alpilles. Avec Le Saint-Rémy, ouvert le 4 août 2018, ce créateur d'hôtel autodidacte a fait le choix d'un établissement où le luxe n'est pas ostentatoire, mais présent et niché jusqu'au coeur des moindres détails, dans le sillage d'une nouvelle génération d'hôtels 5 étoiles, dirigé vers une clientèle plus jeune, à la recherche d'originalité, de confort et de relaxation. Un art de vivre qui ne se prend pas trop au sérieux, à voir le cactus rose géant et turgescent qui trône dans la cour de l'hôtel. Le souhait est ici de créer une atmosphère élégante, mais sobre, de sorte que les hôtes puissent s'approprier le Saint-Rémy et s'y sentir comme dans leur maison de vacances. La décoration de l'hôtel a d'ailleurs été confiée à Reyhana Tamboura, décoratrice qui a appris son métier sur le terrain. Si on lui doit déjà d'avoir décoré de nombreux appartements privés à Paris ou dans les Alpes, et une villa en Provence, le Saint-Rémy fut son premier projet d'envergure. Elle a convaincu le nouveau propriétaire de la laisser imposer sa vision du lieu. Intronisée directrice artistique de l'hôtel, l'option qu'elle a retenue est celle d'une tendance "gypsy", comprenez une combinaison bohème et jet-set. Disons "grand bo-bo" pour faire simple... Ce mélange de confort et de relaxation transporte les voyageurs qui posent leurs valises au Saint-Rémy, en leur proposant un luxe différent, tout en leur donnant à la fois l'opportunité de découvrir et se sentir pourtant chez eux". Dans la vaste gamme de matériaux et de couleurs, Reyhana a opté pour le rotin, le bambou et la légèreté du lin. Afin de renforcer la touche exotique, la plupart des meubles ont été fabriqués sur mesure en Indonésie, pays où l'architecte d'intérieur a dirigé un petit bureau. Les voyages en Asie, tout comme ses origines africaines, ont été, et sont encore une source constante d'inspiration pour cette décoratrice de talent. D'ailleurs, le sentiment de changer d'espace et de temps saisit le convive, une fois franchies les portes de l'hôtel, fonctionnant tel un sas, notamment à la vue des somptueux escaliers d'époque surplombés d'un immense mur végétal, menant aux 31 chambres et suites de l'hôtel. Les plus luxueuses se situent dans l'ancien bâtiment, la nouvelle aile accueillant les chambres standards et supérieures avec terrasse, ainsi que d'élégantes suites. La cohérence entre toutes se fait par l'entremise du bois dont l'utilisation est omniprésente dans l'établissement: qu'il soit en teck, sculpté ou en bois d'olivier. Dans l'ancien bâtiment, les murs en pierre viennent contraster avec le bois utilisé, et se marient parfaitement avec la décoration épurée des chambres. Des "jujus hats" viennent ajouter une touche exotique et africaine à la décoration. Les têtes de lits sont faites à partir de branches d'olivier, l'arbre mythique de la Provence. L'espace conféré par les hauts plafonds procure un sentiment de bien-être à l'ensemble des chambres et des suites rehaussées dans les salles de bain de baignoires sur mesure, signature de l'hôtel. C'est dans un magnifique écrin de détente que prend place le spa de l'hôtel, La Maison du Tui Na. Il prend appui sur les enseignements de la médecine traditionnelle chinoise, laquelle comprend l'être humain dans sa globalité (psychologique et anatomique), l'objectif étant de lutter contre les tensions musculaires, en agissant avec la force des mains et les pierres de jade sur le corps. Les Cures Tui Na sont axés sur les massages, la réflexologie, la pharmacopée, la diététique, les exercices corporels tels que le Qi Gong et la méditation. Toujours dans cette pensée globale du bien-être au Saint-Rémy, l'hôtel propose également des cours de Yoga quotidiens. A cela s'ajoute un très bel espace détente, constitué d'une piscine intérieure chauffée, d'un hammam et jacuzzi, ainsi qu'une salle de sport dernier cri. La piscine extérieure est également chauffée, au cas où ce soleil de Provence dominateur aurait pris quelques heures de vacances. La cuisine se veut saine et traditionnelle, une bistronomie à quatre mains concoctée par Marion Eyraud et Clément Chrétien. A l'instar des cuisiniers, le personnel de l'hôtel propose un service aux petits oignons qui permet de découvrir les Alpilles et la Provence autrement, loin des sentiers battus et de découvertes sur mesure. Bref, le Saint-Rémy cultive l'art de faire voyager... même en Provence